Bienvenue dans la troisième dimension
Le Conseil économique social et environnemental vient d’émettre, au niveau national, un rapport sur le secteur de la fabrication additive plus connue sous le nom d’impression 3D. Une technologie numérique en devenir et un virage de développement à bien négocier et surtout une voie à prendre dans laquelle les Lorrains de chez Créative Industrie, basée sur la ZA Les Moussières à Ville-enVermois, se sont lancés depuis un an. Délicat de faire passer l’intérêt de cette véritable industrie du futur, cloisonnée à l’effet de mode qui entoure les imprimantes 3D destinées à la réalisation de prototypes plus ou moins finalisés. Dans les locaux de l’établissement de Ville-en-Vermois, c’est une mini révolution industrielle qui s’opère, celle de la production véritable d’objets de toutes sortes grâce à cette technologie d’un nouveau temps.
Dans un silence serein, la machine effectue son opération de dépôt de couches successives de matière (en l’occurrence un polymère de fibres de verre) extrêmement fines, se solidifiant au fur et à mesure par une source d’énergie en provenance d’une mini soufflerie adjacente. Cette opération en strates continues est pilotée par un logiciel de modélisation 3D version XXL. La machine, made in USA en provenance du fabricant 3D Systems, est le noyau dur productif de la société Créative Industrie. L’entreprise ne joue pas dans la même cour que celle des démocratisées imprimantes 3D, qui fleurissent un peu partout aujourd’hui, plus sous l’impulsion d’un effet de mode que d’une nécessité de productivité réelle. «Nous sommes dans une démarche de véritable production industrielle d’un nouveau genre, celle de la fabrication additive à base de polymère de fibres de verre», assure Stéphane Pariset, le fondateur de l’entreprise. Créée en février 2014, la société basée du côté de la ZA Les Moussières à Ville-en-Vermois est née pour répondre aux besoins productifs et spécifiques de l’entreprise Rent Light, spécialisée dans l’éclairage public de nouvelle génération (voir notre n°1689 du lundi 12 janvier). Cette entreprise a été également fondée par l’entrepreneur avant-gardiste Stéphane Pariset, bien connu dans l’univers de l’éclairage public via sa société éponyme d’Allain.
L’usine du futur…
L’autoproduction effectuée par Créative Industrie pour le compte de Rent Light permet aujourd’hui au montage entrepreneurial de fonctionner, mais le développement et l’ouverture (déjà engagés) vers d’autres secteurs d’activité à l’image de l’industrie, de l’aménagement, de la décoration ou encore de l’événementiel, sont primordiaux pour lancer réellement la machine et la faire perdurer. Reste à réellement démocratiser, faire connaître cette technologie sans limites. «Nous sommes en avance par rapport aux marchés mais nous sentons un frémissement au niveau des attentes. Notre réponse est optimale et nous maîtrisons le process technologique sur toute la ligne.» Ce discours recoupe le rapport émis par le Conseil économique social et environnemental en mars sur cette fameuse fabrication additive jugée comme une occasion à saisir pour l’univers industriel. Séries, préséries ou encore séries limitées avec des produits finis spécifiques, le tout avec la force de frappe d’une production hétéroclite d’objets et de composants, l’usine du futur semble bel et bien en marche du côté de chez Créative Industrie.