«Bérénice» de Racine en région

Créé à la Maison de la Culture d'Amiens, cette intense adaptation du chef-d'œuvre de Racine dévoile une trame glacée agitée de tempêtes intérieures, entre cris et chuchotements.

© Alexis Cordesse
© Alexis Cordesse

Titus, futur empereur de Rome et Bérénice, reine de Palestine, s’aiment d’un amour absolu. Elle a traversé les mers, tout abandonné pour lui. Il lui a promis l’empire, transgressant les lois romaines qui condamnent leur union. Mais au moment du couronnement, Titus vacille, se mure dans les larmes et le silence, choisit la séparation. Autour d’eux, Antiochus, vieil ami, fidèle guerrier, souffre quant à lui d’un amour gardé secret. Fureur et désirs sont contenus, toujours au bord des lèvres. Bérénice, c’est l’amour dans sa démesure, ses gouffres déchirants et la séparation plutôt que son ensevelissement dans l’abîme du réel. 

«La beauté fatale du coup de foudre, la constance de Bérénice, la fidélité d’Antiochus, l’inconstance de Titus», tels sont les motifs que Jean-René Lemoine déroule en un long plan séquence où l’action disparait derrière la parole, et la fascinante litanie de l’amour perdu. S’appuyant sur la force de l’alexandrin de Racine, Jean-René Lemoine restitue la sensualité, le vertige et le tragique de passions poussées à l’extrême. 

Représentations les 21 et 22 janvier à 20h à l'Hippodrome à Douai, puis les 30 et 31 janvier à 20h au Phénix de Valenciennes, les 4 et 5 février à 20h, le 6 février à 18h30 au Palace à Béthune. Et du 22 au 25 avril à l'Idéal à Tourcoing.