Agriculture

Beauquesne, l'entreprise de négoce agricole Charpentier prône le biocontrôle pour supprimer le phytosanitaire

L'entreprise de négoce agricole Charpentier, basée à Beauquesne dans la Somme, dévoile une solution naturelle pour protéger les semences de colza. Le biocontrôle permet de supprimer les traitements phytosanitaires sur les semences au moment du stockage.


Nicolas Charpentier, directeur commercial des établissements de négoce Charpentier et Olivier Pécourt, agriculteur (polyculture-élevage) dans la Somme et utilisateur de la semence de colza en biocontrôle.
Nicolas Charpentier, directeur commercial des établissements de négoce Charpentier et Olivier Pécourt, agriculteur (polyculture-élevage) dans la Somme et utilisateur de la semence de colza en biocontrôle.

Avec 10% de la surface agricole du département de la Somme, la culture de colza représente un enjeu pour les agriculteurs et pour le territoire. Parallèlement, les solutions de biocontrôle se développent et apportent aux agriculteurs de réelles alternatives à l'utilisation de produits phytosanitaires, pour lutter contre les maladies et les ravageurs. 

De son côté, l'entreprise de négoce agricole Charpentier, située à Beauquesne, accompagne les agriculteurs, producteurs de colza, dans l'utilisation d'une solution de biocontrôle sur les semences de colza. Cette démarche innovante, tournée vers l'agroécologie, permet de supprimer les traitements phytosanitaires sur les semences. 

« Dans le cadre du programme Vert l'avenir développé depuis 2017, le biocontrôle apparaît comme une solution naturelle pour protéger le colza. Ce programme s’attache à promouvoir le lien fort, entre négociants et agriculteurs autour de quatre piliers que sont l’expertise, le conseil agronomique, la proximité et l’adaptation. Les négociants agricoles contribuent ainsi au développement économique des exploitations agricoles et apportent des réponses concrètes et adaptées pour une agriculture toujours plus durable et responsable », explique Lauriane Fortin, déléguée régionale Fédération du négoce agricole Nord-Est.

Avec 10% de la surface agricole dédiée au colza, environ 40 000 hectares, cette culture oléagineuse représente un enjeu pour les agriculteurs et pour le territoire

Une entreprise de négoce et de proximité

L'entreprise de négoce Charpentier est une entreprise familiale depuis quatre générations, au service de l'agriculture durable. Créée après la Première Guerre mondiale, l’entreprise a su s’adapter et innover pour grandir et devenir un acteur majeur de l’agriculture sur son territoire. 

Spécialisée dans l’approvisionnement en agrofournitures et la collecte de céréales et oléo-protéagineux, l’entreprise compte environ 600 clients. Elle emploie 49 salariés répartis sur 13 sites, qui partagent les mêmes valeurs tournées vers la proximité, le service et la qualité de l’accompagnement. 

Pour accompagner les agriculteurs, producteurs de colza, dans une démarche tournée vers l’agroécologie et la réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires, l’entreprise de négoce agricole Charpentier va plus loin en proposant l’utilisation d’une solution de biocontrôle sur les semences de colza. 

« Cette technique, utilisée depuis deux ans par l’ensemble des agriculteurs suivis par l’entreprise Charpentier, consiste à l’utilisation de semences de colza enrobées d’une solution produite à base de micro-organismes. Ce procédé permet de supprimer l’utilisation de traitements chimiques de synthèse sur les semences. Plus concrètement, cette solution permet de lutter efficacement contre la fonte des semis, maladie provoquée par un champignon qui attaque les semences. Elle confère ensuite à la plante une meilleure implantation et la rend plus vigoureuse, atout majeur pour cette culture, semée en août et récoltée en juillet l’année suivante », détaille Nicolas Charpentier, dirigeant de l'entreprise.

Une innovation pour de meilleurs rendements

Dans la Somme, en effet, point de culture de tomates ni de fraises, mais du colza. Avec environ 40 000 hectares, cette culture oléagineuse constitue un enjeu pour les agriculteurs. « J'utilise déjà un bio stimulant depuis 20 ans. J'ai tout de suite foncé sur cette solution naturelle et je constate un meilleur rendement et une meilleure qualité de la terre. Nous n'avons pas le choix, il faut rouler au vert et baisser nos IFT, Indicateurs de Fréquence de Traitements phytosanitaires », témoigne Olivier Pécourt, exploitant agricole à Louvencourt qui cultive aussi blés, betteraves et maïs. Autant de cultures sur lesquelles, l'agriculteur aimerait voir s'étendre ces innovations.

Une technique alternative pour une agriculture durable

« Les bactéries présentes sur la semence se multiplient dans le sol et forment un film protecteur autour des racines », explique Nadège Pillonel, ingénieur conseil environnement chez BASF, fournisseur de solutions agricoles. Cette dernière met en avant les difficultés rencontrées par les agriculteurs pour contrôler, sans néonicotinoïdes, les insectes du colza, et notamment les grosses altises à l’implantation de la culture. 

Or « plus un colza est vigoureux, plus il sera à même de supporter des attaques d’altises. » En France, le biocontrôle se définit officiellement dans le Code rural et de la pêche maritime comme étant « des agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures ». C’est un ensemble de solutions naturelles pour préserver la santé des plantes cultivées. L’utilisation du biocontrôle en France représente aujourd’hui 40% des usages pour lutter contre un bio-agresseur. L’exemple le plus connu est l’utilisation des coccinelles pour lutter contre les pucerons sur les cultures de tomates ou de fraises.