Bâtiment : l’annonce de trop...

Vers une suppression de la TVA à 10 % pour les travaux de rénovation non énergétique des logements ! Nouvelle alerte dans l’univers du Bâtiment. Cette préconisation de l’Inspection générale des finances publiques, si elle est retenue parmi les arbitrages du Budget 2024, pourrait mettre tout simplement le secteur dans une situation encore plus délicate qu’il ne l’est actuellement.

«L’été sera chaud pour continuer à alerter les parlementaires sur la nécessité d’adapter rapidement ces mesures. La crise du logement neuf a déjà commencé et elle sera impossible à résorber en 2024.» C’était à la fin juin à l’occasion de l’assemblée générale de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle à Nancy, Oliver Salleron, le président de la Fédération française du bâtiment, mettait déjà en garde sur les conséquences des mesures prises à l’occasion du Conseil national de la refondation logement. Suppression du dispositif Pinel d’investissement locatif défiscalisant, prolongement du PTZ (Prêt à taux zéro) jusqu’en 2027 mais uniquement pour les logements neufs en locatif mettant de côté les maisons individuelles, autant d’annonces présageant un ciel plus que chargé pour les professionnels de la construction. Le retour à une TVA à taux plein (20 %) pour les travaux de rénovation non énergétique obscurcirait encore un peu plus l’horizon. «Je me refuse à croire que le gouvernement tranche en faveur d’une hausse de 10 % à 20 % du taux de TVA appliqué aux travaux non énergétiques sur le logement, choix qui viendrait renforcer l’inflation et relancer le travail illégal. Après le rabotage du PTZ et la fin confirmée du Pinel, ce serait à nouveau brouiller le signal positif envoyé avec la majoration de MaPrimeRénov», assurait le 23 juillet le président de la FFB. Même angle d’attaque chez les cousins de la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) : «l’inspection générale des finances publiques ne mesure pas les conséquences d’une telle décision (...) C’est une mesure contreproductive pour l’État, pour les ménages, et pour l’emploi dans nos entreprises.» La rentrée risque d’être chaude sur le front du bâtiment.