Banquiers mais solidaires
Le projet Charlemagne de la BPLC en plein coeur de Metz commence sous le signe du développement durable et de la solidarité. Fin novembre, c’est par un chantier solidaire qu’ont débuté les trois ans de travaux nécessaires à la rénovation à 40 millions d’euros du siège social de la banque.
Qui a eu cette idée folle de recycler les fenêtres de son futur siège social ? C’est la Banque Populaire Lorraine Champagne (BPLC). À l’aube de son «projet Charlemagne» – le titanesque chantier de rénovation de son siège social à 40 millions d’euros qui vient de débuter -, la banque a en effet ouvert ses locaux du 18 au 26 novembre à un chantier solidaire, première étape des trois ans de travaux nécessaires. Neuf travailleurs en réinsertion employés par l’association AMIE sont donc venus prélever les équipements et les matériaux susceptibles d’être réemployés dans les bâtiments promis à une déconstruction puis une reconstruction : une centaine de fenêtres, des appareils de chauffage et de climatisation ainsi que quelques baignoires ont ainsi été récupérés.
Durable et solidaire
«Nous voulions rénover notre siège social dans une logique d’économie sociale et solidaire. C’est dans cette optique que nous avons lancé le programme «seconde vie – seconde chance»», explique Yves Sand, Directeur Développement Entreprises à la BPLC avant de préciser : «seconde vie, c’est pour les matériaux. Et seconde chance, pour les travailleurs». Une thématique qui se prête bien au projet Charlemagne, particulièrement pour l’Hôtel du Globe, racheté en 2011 par la BPLC dans le but d’agrandir son siège social. «Il était en arrêt de reconstruction depuis huit ans car il y avait un risque d’effondrement du bâtiment», relate Yves Sand, «mais les anciens propriétaires avaient commencé à le rénover, en le dotant notamment de fenêtres à double vitrage toutes neuves.» Fenêtres qui ne figurent pas sur les nouveaux plans. «Pour déconstruire, nous avions plusieurs options. Nous ne voulions pas faire uniquement du recyclage, mais du réemploi. Organiser un chantier d’insertion nous tenait à coeur : c’est bon pour l’employabilité des travailleurs en réinsertion, et cela s’inscrit aussi dans une logique de développement durable».
Second life
L’opération découle d’un accord passé avec l’association AMIE (voir encadré). Seule contrepartie : «L’association doit nous faire un compte-rendu de l’utilisation qui sera faite de ces matériaux». Pour l’heure, la BPLC sait que les équipements dont elle a fait don serviront à la construction d’une maison relais de l’UDAF en Meuse, ainsi qu’à celle d’une «ressourcerie» pilotée par la Croix Rouge, c’est-à-dire un centre de récupération d’équipements et de matériaux ensuite revendus aux particuliers. «Quant aux fenêtres qui ne sont pas aux dimensions standard, elles seront coupées pour s’intégrer dans des préfabriqués qui feront de confortables habitations solidaires, mais on ignore encore où», ajoute Yves Sand. Prochaine étape du chantier : le désamiantage des bâtiments, qui devrait démarrer incessamment. Une quarantaine d’entreprises lorraines et champenoises viendront donc remplacer les travailleurs de l’AMIE, la BPLC ayant souhaité donner à son chantier un ancrage 100 % local.