Atelier d'assemblage à Hem

Azfalte démocratise le vélo électrique d'entreprise

Patrice Vergriete, ministre des Transports, était en déplacement à Hem le 23 mai dernier pour découvrir l'entreprise Azfalte et son concept de «vélo de fonction». À l'heure où les mobilités douces s'invitent dans de plus en plus d'entreprises, Azfalte a une véritable carte à jouer.

Élus et dirigeants d'Azfalte entourés du ministre Patrice Vergriete le 23 mai dernier. © Lena Heleta
Élus et dirigeants d'Azfalte entourés du ministre Patrice Vergriete le 23 mai dernier. © Lena Heleta

Jean-François Dhinaux, fondateur-dirigeant d'Azfalte n'en est pas à son premier coup d'essai. Cet expert de la mobilité ayant accompagné de nombreuses années de grands groupes dans leur transformation digitale, en est avec Azfalte à sa cinquième création d'entreprise. 

Nichée dans le parc d'activités des 4 vents à Hem, la société nordiste qui travaille main dans la main avec des fournisseurs français et européens, a lancé la première ligne de production de vélos pour entreprises en France. «C'est une fierté pour nous d'aider les entreprises à intégrer le vélo dans le quotidien de leurs collaborateurs comme de leur clients» résume Jean-François Dhinaux. Le mois dernier, plus de 500 vélos ont été assemblés sur le site hémois. «On produit entre 100 à 200 vélos par semaine. L'idée est d'accélérer la cadence en 2024».

Azfalte et ses quinze collaborateurs opèrent sur quatre ateliers, livrés chaque matin. «Lorsque toutes les batteries sont chargées, nous passons au montage» explique le chef d'équipe. Une fois l'assemblage terminé, les équipes passent aux étapes suivantes : le contrôle qualité, le picking des casques et l'affectation aux collaborateurs. Grâce à un QR code sur les vélos, un carnet d'entretien est disponible via l'application à la fois pour le cycliste et le gestionnaire, qui peut régulièrement faire un point sur sa flotte.

«Cela fonctionne comme une voiture de fonction»

Le vélo Azfalte, qui pèse entre 25 à 28 kg, est livré avec 5 à 7 produits différents, notamment le casque. «On a standardisé les vélos pour les clients pour être plus productifs mais ils peuvent tout à fait être personnalisés». Dans le portefeuille clients, on retrouve principalement des grands comptes à l'image de Cofidis, dont le siège est basé à Villeneuve d'Ascq. «Le salarié de Cofidis paie 10 euros par mois pour se doter d'un vélo électrique et le groupe Cofidis prend lui en charge 90 euros». 

Une belle opération lorsque l'on sait qu'un vélo électrique coûte aux alentours de 3 000 euros. «Le compte est bon pour l'entreprise qui dispose de l'aide à l'État», ajoute Azfalte. «L'essentiel de nos clients sont justement ceux qui n'ont pas de voiture de fonction. Nous voulons être un acteur de référence et de confiance pour les grandes entreprises qui veulent décarboner leurs mobilités».

Au delà de l'approvisionnement de vélos, Azfalte assure la maintenance, l'assurance, l'entretien et l'assistance pendant trois ans : «Cela fonctionne comme une voiture de fonction». La société nordiste travaille avec tout un réseau d'indépendants de maintenance et de livraison à travers la France. Le concept d'Azfalte a généré une centaine d'emplois en France. «Le service d'assistance est disponible partout en France, sept jours sur sept» insiste le dirigeant.

Jean-François Dhinaux, fondateur-dirigeant d'Azfalte, lors de la venue de Patrice Vergriete, ministre des Transports, le 23 mai dernier. © Lena Heleta

Les Jeux Olympiques, «un beau tremplin»

Avec des clients de taille, la jeune pousse entrevoit sereinement l'avenir et mise notamment sur les Jeux Olympiques de Paris 2024, un «beau tremplin» estime le dirigeant : «Les JO, on prend ça comme un marche pied. On va profiter au maximum de cet événement avec notamment Toyota et Nike qui nous ont commandé une flotte de vélos pour quatre mois».

Toucher les métropoles et les plus petites villes

L'ambition d'Azfalte est de dupliquer son concept à la rentrée à Lyon, Toulouse, Nantes et Bordeaux. «Depuis 18 mois, nos vélos sont très utilisés aussi en dehors des métropoles. Le covid a créé un engouement sur les déplacements sains et responsables, les pistes cyclables se sont également bien développé mais le vrai moteur c'est l'aspect santé et l'aspect économique». Azfalte a donc un beau marché à prendre surtout lorsqu'on sait qu'actuellement en France, seulement 3% des trajets quotidiens sont effectués en vélo, contre 12% chez nos voisins allemands...

© Lena Heleta