AVEC UN CYCLE ÉCLECTIQUE DE CONFÉRENCES

Réunir de 200 à 500 personnes pour écouter un conférencier le jeudi soir ou le dimanche matin, tel est l’exploit que réussit depuis 115 ans l’Université populaire de Lille.

Bernard Delforce, fidèle à la ligne des fondateurs.
Bernard Delforce, fidèle à la ligne des fondateurs.
Bernard Delforce, fidèle à la ligne des fondateurs.

Bernard Delforce, fidèle à la ligne des fondateurs.

Malgré les guerres et les vicissitudes, l’Université populaire de Lille, née en 1900, a traversé le siècle et entamé si gaillardement le suivant qu’elle est toujours là, fidèle au poste de l’éducation populaire, les jeudis et dimanches, apportant au coeur de l’hiver la lumière de la connaissance. Seule survivante en France des institutions de ce type, elle propose un cycle varié de conférences toujours très courues. Qui peut se vanter de compter mille adhérents, de remplir des salles de 200 à 500 personnes et même, parfois, de devoir refuser du monde faute de trouver une salle suffisamment grande ? Car, là où d’autres peinent à réunir le public, l’UP, comme on l’appelle familièrement, peine à trouver des salles adaptées, obligeant son public fidèle à changer constamment de lieu.

À travers la ville. Cette saison, on la suivra du casino Barrière au théâtre Sébastopol, en passant par l’auditorium du palais des Beaux-Arts, le Nouveau-Siècle ou enfin, plus excentrée, la salle Alain-Colas, anciennement La Marbrerie, à Fives. Au programme, un “parcours éclectique” avec de la musique, de la médecine, de la justice, de l’éducation, de l’écologie, des sciences et techniques de l’architecture ou de l’histoire. Et, bien entendu, toujours des grands noms de toute la France. Tel est le secret de l’UP : faire venir à Lille des conférenciers de haut niveau pour mettre la connaissance à la portée de tous. Car, s’il faut s’abonner à toute la saison (35 € pour 21 conférences), cela met le prix de la conférence au tarif hors compétition de deux euros ! Ce défi que l’Université populaire de Lille relève depuis plus d’un siècle, son nouveau président, Bernard Delforce, entend le poursuivre. Ce professeur émérite de l’université de Lille 3 a succédé à Alain Natali en mai dernier. Son expérience d’enseignant en sciences de l’information et de la communication, comme sa carrière de directeur d’Infocom pendant dix ans à Roubaix le destinaient à cette présidence d’une institution tournée précisément vers la communication du savoir envers le plus grand nombre. Et si les sujets sont universitaires, l’UP n’oublie pas qu’elle est d’abord populaire comme l’ont voulu ses fondateurs.

Faire connaître. Bernard Delforce veut “faire que ça dure” en renforçant la notoriété. “Je suis toujours surpris de voir que des gens ne savent pas toujours que cela existe.” Et pour cela l’Université populaire n’hésite pas à inviter des personnalités, et à les inviter là où on ne les attend pas. Ainsi, Roselyne Bachelot a parlé de Verdi et Lionel Jospin, de Napoléon. “Bon an, mal an, nous avons un académicien.” Le communicant qu’il est va se tourner vers les moyens modernes de communication avec une liste électronique de diffusion pour toucher plus largement “les gens susceptibles d’être intéressés et qui ignorent ou ne savent pas trop bien ce que nous faisons”. Le choix des conférenciers répond à une volonté. “Nous ne sommes pas producteurs de conférences. On cherche à faire vivre les valeurs fondamentales, car l’UP a été fondée au moment de l’affaire Dreyfus, autour de valeurs qui gardent leur jeunesse aujourd’hui.” La jeunesse est aussi le souci de Bernard Delforce. Ainsi, l’UP compte plus de 150 jeunes adhérents pour lesquels la cotisation n’est que de 5 €. Il va être proposé aux adhérents d’offrir une adhésion à un jeune de leur entourage, “pour leur faire connaître et leur donner envie de revenir”. Les adhérents pourront aussi devenir ambassadeurs, avec la possibilité d’inviter un ami une fois dans l’année. “Concrètement, une centaine de personnes devraient découvrir l’UP.” Bref, le conseil d’administration ne manque pas d’idées.

Pratique
Pour adhérer à l’Université populaire, adresser un courrier pavillon Saint-Sauveur, 99 rue Saint-Sauveur 59033 Lille Cedex.
Cotisation : 35 € ; 60 € pour deux personnes ; 5 € pour les étudiants.
Renseignements au 03 20 18 00 20 le lundi de 14h30 à 16h30 ou www.universitepopulairelille.fr
Bientôt au programme, par exemple : la reine Christine de Suède, les nanotechnologies, Marie et Irène Curie, la joie de vivre, coulisses d’une exposition…