Rapidhome se tourne vers l’Europe

Fondée en 1998, Rapidhome est une entité du Groupe Rapido, un industriel originaire de la Mayenne et spécialiste du véhicule de loisirs, notamment du camping-car, depuis 1962. «La création de la marque est une réponse à la stratégie de diversification du groupe vers les hébergements pour campings» explique Jérôme Housseau, directeur de Rapidhome. «À l’époque, nous nous sommes appuyés sur un réseau de concessionnaires, qui commercialisaient déjà notre gamme de véhicules, et la croissance a été très rapide. Puis en 2006, nous avons fait le choix de prendre le virage de la vente en direct aux campings, en s’appuyant sur nos commerciaux. Ils sont 6 à ce jour sur la France».

1 000 unités produites en 2023…

La société Rapidhome est aujourd’hui implantée sur trois sites de production : Mayenne, dans le département éponyme, où se situe également son siège sociale ; à Fauillet dans le Lot-et-Garonne ; et donc au cœur du Cambrésis depuis bientôt deux ans, à Raillencourt-Sainte-Olle sur un site de 5 hectares, dont 10 000 m2 couverts, occupé jusqu’alors par la société Life Plastic (spécialisée dans la production d'emballages en plastique). «Nous nous sommes implantés ici pour mieux desservir nos clients des Hauts-de-France, mais également les campings de Belgique, des Pays-Bas ou encore de Suède. Dans notre secteur d’activité, une problématique majeure réside dans le prix des transports, qui sont très élevés ! Il était donc important de se rapprocher de ces marchés pour réduire cette charge, qui peut amener le client à faire des économies et donc à commander davantage de mobil-homes». 

Et Jérôme Housseau d’ajouter : «Le Brexit a par ailleurs été un coup dur pour nos concurrents britanniques, avec une hausse conséquente de leurs tarifs, synonyme pour nous d’opportunités. Nous avons donc réalisé cet investissement avec des valeurs rassurantes pour notre développement dans les Hauts-de-France et à l’export. Et les propriétaires de campings vont trouver de l’intérêt à étudier nos propositions».

Cette année, plus de 5 000 mobil-homes devraient sortir des 3 usines de la marque Rapido, pour environ 500 salariés. «Nous travaillons essentiellement en BtoB avec des clients indépendants comme de grandes entreprises du secteur, à parts égales, et proposons 3 types de produits pour le locatif, le privatif et le locatif routier ou ce qu’on appelle plus communément les Tiny Houses, des petites maisons mobiles. Nous sommes d’ailleurs un des rares industriels du marché à en fabriquer». 

Quant au site de production nordiste, il emploie à ce jour une centaine de salariés pour 1 000 unités produites en 2023. «Les différents modèles sont conçus par notre bureau d’études, à Mayenne, puis tout est assemblé manuellement par nos équipes (il faut en moyenne 2 à 3 jours pour finaliser un mobil-home, en fonction du modèle), c’est un process qui ne peut pas être automatisé. Notre atelier de menuiserie réalise l’ensemble des découpes de bois qui servent à la fabrication du mobil-home, puis le produit suit la ligne de production pour être assemblé étape par étape, de l’électricité à la plomberie, en passant par les meubles et les lits, pour être livré prêt à l’emploi à notre client».

… pour un objectif à termes de 2000 unités par an

En l’espace de deux années, l’usine des Hauts-de-France s’est imposée comme un pilier du groupe dans la conquête de nouveaux marchés, notamment en Europe. Et sa production devrait ainsi doubler à moyen terme. «L’objectif est de continuer de croitre, de fabriquer plus, avec une capacité maximale qui devrait avoisiner les 2000 unités par an» précise Jérôme Housseau. «Il ne faut toutefois pas aller trop vite et d’abord recruter, accompagner et former nos collaborateurs. Nous sommes en train de constituer notre équipe… mais les choses ont vraiment bien avancé depuis le lancement de la production. On commence à trouver un bon rythme, même si tout n’est pas parfait et qu’il y a encore des points à améliorer. Certains salariés ne connaissaient rien de notre métier il y encore quelques mois, quelques semaines pour certains, donc on ne peut être que satisfaits du chemin parcouru».