Hauts-de-France

Avec le réseau ECTI, les cadres à la retraite accompagnent les PME/TPE

Qui a dit que la retraite mettait fin aux compétences ? Le réseau ECTI Hauts-de-France prouve le contraire : bénévoles, des dirigeants et cadres à la retraite partagent leur expérience et leurs compétences afin d'aider et d'accompagner les entreprises dans diverses problématiques. Un réseau où l'humain reste au cœur de la démarche.

L'association fêtera ses 50 ans en 2024.
L'association fêtera ses 50 ans en 2024.

Ils sont compétents, sympathiques et possèdent du temps et une expérience solide dans leur domaine. En France, ils sont 2 000 cadres et dirigeants bénévoles à avoir rejoint le réseau ECTI, dont 110 dans la région Hauts-de-France. Entreprises, collectivités, formation/enseignement, insertion sociale, international... les domaines d'intervention de ce réseau sont larges. «Tous ont eu des responsabilités dans différents secteurs comme la fonction publique, l'industrie, la télécommunication, etc., et ont une envie de transmettre, présente Daniel Chenal, chargée de la communication et du recrutement d'ECTI Hauts-de-France. C'est une association reconnue d’utilité publique dont le but est de promouvoir le bénévolat senior de compétences afin d’aider les activités qui manquent de moyens et de compétences.» Et c'est bien là la force de cette association discrète à la déontologie et valeurs fortes, qui fêtera ses 50 ans en 2024.

D'un point de vue pratique, l'ECTI fonctionne grâce aux contributions financières des entreprises et organismes adhérents qui font appel à ses services, et aux cotisations de ses membres. Ce réseau s’interdit de concurrencer le secteur marchand car son action s’adresse essentiellement aux demandeurs n’ayant pas les ressources financières pour y faire appel ou n’y trouvant pas l’expertise recherchée. «Nous ne sommes pas en concurrence avec les consultants, explique Jean-Michel Flamein, délégué territorial adjoint d'ECTI Oise. Nous n'avons pas la même démarche, nous sommes bénévoles et nous voulons aider les gens à travers notre expérience car nous avons des décennies d'expertise dans nos domaines respectifs, mais aussi à travers nos analyses. C'est avant tout une vision pragmatique qui permet de débloquer des situations ou d'accompagner vers des objectifs.»

«Un point de vue indépendant»

Seniors actifs, ils ne se considèrent pas de l'ancienne économie ou de l'ancien modèle. Même plus, le réseau accepte de nouveaux adhérents pour répondre aux demandes croissantes. «L'ECTI permet de rester actif à la retraite et d'aider par exemple les nouveaux entrepreneurs», note Daniel Charrier, bénévole d'ECTI du Nord. Qui dit aide dit tarifs accessibles, un des socles de ce réseau. Dans l'accompagnement, l'ECTI dénote aussi avec les approches habituelles. L'intervention se fait en binôme ou à plusieurs bénévoles, pour croiser les compétences et les analyses. «Il y a beaucoup d'échanges et on apporte un regard différent, toujours basé sur l'expérience, explique Jean Dewas, délégué territorial d'ECTI Picardie. Nous avons un point de vue indépendant.»

La création de réseau se fonde sur un constat : les seniors représentent aujourd’hui près d’un tiers de la population et constituent un réservoir d’expertise sur le plan économique. Et leur aide est précieuse : entreprises de toutes tailles, administrations, collectivités territoriales, associations, organisations professionnelles font appel, en France et à l’international, aux experts d’ECTI, dans tous les secteurs d’activité et dans toutes les disciplines de l’entreprise. Au total, le réseau enregistre 1 000 missions par an dont 80% en France et 20% à l’étranger. Mais faire appel à ces professionnel à la retraite, plus communément appelés «seniors», reste un choix, et ce n'est pas particulièrement culturel en France. «En Allemagne, le réseau compte 15 000 bénévoles, contre 2 000 en France, constate Daniel Chenal. Les seniors sont une réelle richesse et ont un esprit de cohésion.» Et, par conséquent, ne sont pas dépassés.

Un réseau ancré dans la société

Leur richesse est telle que le panel des sujets abordés investit toute les activités : audits qualité, sécurité, risques professionnels, cession d’entreprises, business plan de création d’entreprises, RSE, transition numérique, développement de l'export, logistique, énergie, accompagnement du changement, etc.

Si leur leimotiv est d'accompagner, les bénévoles de l'ECTI Hauts-de-France interviennent hors entreprises et collectivités. Tournés vers l'humain, ils optent pour des missions plus sociales. À l'instar de nombreux partenariats noués avec des écoles ou universités de la région, comme l'ESIEE et l'ESC à Amiens, UniLasalle à Beauvais ou encore l'ISA et Polytech à Lille. «Nous faisons du suivi d'étudiants ou aussi du tutorat, présente Laurent Ruhlmann, délégué territorial adjoint d'ECTI Aisne. Nous sommes aussi membres de jurys. L'idée est là aussi d'apporter une expertise sur le monde professionnel.»

D'autres missions rythment leur quotidien : ils organisent des simulations d'embauche aux prisonniers en fin de peine ou participent à des missions de la Fondation Bolloré, notamment dans le cadre de l’École de la deuxième chance. Un réseau qui explique, comprend et conseille...