Énergies

Avec le projet SG Capitole, la Sicae Somme et Cambraisis veut produire plus vert et local

Entreprise régionale de fourniture d’électricité et de gaz, gestionnaire de réseau de distribution depuis 1912, la Sicae Somme et Cambraisis dessert plus de 30 000 clients répartis dans 185 communes. Le projet SG Capitole de la Sicae permettra à partir de septembre 2023 de produire plus vert, et plus local.

Aperçu de ce que sera le siège de la Sicae en septembre 2023: trois ombrières photovoltaïques, trois trackers photovoltaïques, dix turbines éoliennes de toiture (on en distingue ici cinq) et des bornes de recharge pour véhicules électriques vont être installés. (c)Perspective Sicae
Aperçu de ce que sera le siège de la Sicae en septembre 2023: trois ombrières photovoltaïques, trois trackers photovoltaïques, dix turbines éoliennes de toiture (on en distingue ici cinq) et des bornes de recharge pour véhicules électriques vont être installés. (c)Perspective Sicae

Le projet SG Capitole, soutenu par le Feder Hauts-de-France, est un démonstrateur au service des territoires pour une économie verte et locale. Il s’inscrit dans une dynamique territoriale et se veut une solution duplicable à l’échelle d’un usage résidentiel, d’un écoquartier, d’une collectivité, d’un industriel. C’est également un projet partenarial. Les partenaires et les technologies associées ont été sélectionnés pour leur implication et leur projection dans l’accompagnement de la transition énergétique, leur implantation à la maille d’un territoire et leurs ambitions de développement au service de la collectivité et de la politique énergétique nationale.

Il faut maîtriser et contrôler la production décentralisée, l'autoconsommation collective ou individuelle, avoir la flexibilité des réseaux de distribution d’énergie avec une mobilité électrique et une stratégie bas carbone. Le site de la Sicae d'Hangest-en-Santerre a accueilli deux entités techniques communicantes : l’entité microgrid, composée de sources de production d’énergies renouvelables avec des trackers photovoltaïques et des solutions de production de renouvelable en toiture, ainsi que des stockages d’énergie fournis par de l’hydrogène et du sodium-ion.

Il y a également des bornes de recharge bi-directionnelles pour véhicules électriques. L’entité réseau Basse tension est un système de pilotage, d’optimisation du réseau qui est un jumeau numérique du réseau électrique d’une commune, qui peut prévoir les contraintes du réseau ; c’est aussi un outil de gestion des flexibilités modélisées à l’échelle d'une commune.

Ils sont nombreux à apporter chacun leur spécificité. WindMyRoof assure l’autoproduction d’électricité renouvelable et locale pour les bâtiments, grâce aux WindBox, solutions de production de renouvelable en toiture couplées à des panneaux solaires photovoltaïques adaptables à tout type de toiture terrasse.

Renforcer l’autonomie énergétique des entreprises et des territoires

Sylfen développe une solution de stockage et de cogénération utilisant l’hydrogène, permettant aux gestionnaires de bâtiments de couvrir les besoins à partir de sources d’énergies locales et renouvelables. Le groupe OKwind développe des solutions de production et de consommation d’énergie verte en circuit court. Son approche globale vise à renforcer l’autonomie énergétique des entreprises et des territoires et ainsi accélérer la transition écologique.

Les trackers photovoltaïques connectés bi-axes et bi-face suivent la course du soleil et produisent de l’énergie locale, bas carbone, et de manière stable et linéaire, du lever au coucher du soleil. En 2021, le groupe OKwind a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 25 millions d’euros et compte 150 employés, avec plus de 2 000 installations sur l’ensemble du territoire français. Un agrément Qualifelec permet à la régie d’étudier, d’installer et d’exploiter des centrales photovoltaïques.

Tiamat, fondée en 2017 à Amiens, s’appuie sur près de dix ans de recherches académiques menées par certaines unités de recherche du CNRS et d’universités, travaillent ensemble pour concevoir et produire des batteries reposant sur une technologie sodium-ion, présentant de forts avantages en termes de sécurité, et de disponibilité des matériaux les constituant.

Odit-e développe une solution innovante reconstruisant la topologie et les caractéristiques électriques d’un réseau Basse Tension. Cela permet ensuite d’améliorer la gestion du réseau pour son analyse et son rééquilibrage, l’observation ou l’impact d’intégration de panneaux photovoltaïques ou de véhicules électriques.

Atos Worldgrid, filiale internationale d'Atos dédiée à l'énergie, réalise des projets d'intégration et délivre des solutions sur toute la chaîne de valeur de l’énergie. Dans le cadre du projet Capitole, ATOS intègre et fournit l’un des deux EMS. L’Energy Management System assure l’interface avec les différents équipements et systèmes connectés.

Entech rend possible l'intégration massive des énergies renouvelables et l'accès à l'énergie grâce à des solutions de stockage et de conversion électrique pilotées par des systèmes logiciels intelligents. Entech développe, construit et opère des centrales de production et des systèmes de stockage. CapIngelec est spécialiste de l’ingénierie et de la réalisation dans le domaine des réseaux de distribution électrique Haute Tension dans le secteur de l’industrie, des énergies renouvelables, du stockage d’énergie et du raccordement au réseau électrique. CapIngelec est missionné sur la conception et la construction du projet Capitole.

Éric Desrousseaux, président de la Sicae s’est exprimé devant les nombreux invités à cette présentation du projet Capitole : « On parle de ce projet depuis cinq ans, mais il a encore plus de raison d’être depuis six mois et le déclenchement de la guerre en Ukraine, La crise énergétique décuple le besoin d’évoluer vers une production locale. On voit bien les limites actuelles du nucléaire, qui ne fonctionne pas à pleine puissance, de l’hydroélectrique, impacté par la sécheresse estivale, et bien sûr des énergies fossiles, qu’il va falloir très vite oublier. L’idée, c’est d’être moins dépendants de ces ressources pour se tourner vers l’éolien, le solaire, l’hydrogène et le stockage, qui est le défi du XXIe siècle ».

Hervé Beuffe, président de la start-up amiénoise Tiamat, a déclaré : « Il faut aussi produire une énergie plus stable. Notre démonstrateur sert à imaginer à grande échelle ce que pourrait être un réseau multisources complémentaire avec solaire, éolien et hydrogène, soutenu par un système informatique, avec l’appui de nos batteries de puissance. Elles permettent de produire une énergie plus stable. Pas besoin de lithium, de nickel, de cobalt, qui sont des matériaux critiques. C’est important en ces temps où l’on aspire à la souveraineté. »

Un investissement de plus de deux de 2 millions d’euros

La Sicae prend à sa charge un 1,9 million d’euros. Le Feder des Hauts-de-France abonde lui à hauteur de 900 000 euros. La Sicae a commencé depuis septembre dernier le déploiement, chez ses clients, du compteur communiquant qui contrairement aux compteurs actuels ouvrent les possibilités de produire et de consommer différemment. Celui-ci est fabriqué dans six usines en France.

Il a été testé et approuvé par des laboratoires certifiés et indépendants, et possède le label réglementaire CE. Ils ne nécessiteront aucuns travaux d’aménagement et seront installés à la place de l’ancien compteur. L’intervention sera assurée par une entreprise partenaire de la Sicae. Le remplacement est gratuit pour le client.