ESS/ France Relance
Avec le Fraternibus, le Secours Catholique sillonnera les routes de l'Oise
Il est arrivé dans l'Oise, à Estrées-Saint-Denis le 17 novembre. Le Fraternibus sillonnera les routes du département dès le printemps prochain pour aller à la rencontre des personnes les plus isolées, un projet retenu dans le cadre du plan France Relance. Si un espace numérique et un espace accès aux droits se retrouvent à bord, c'est bien la convivialité et les moments de partage qui sont au cœur de la démarche... parce que la solidarité n'est pas seulement financière.
Il était garé,
pour la première fois, à 16h30 sur le parking de la boutique
solidaire La Ronde du Vêt', entouré des nombreux bénévoles du
Secours Catholique. Le Fraternibus de l'Oise fait partie des quatre
autres véhicules dédiés à la région Hauts-de-France, présentés
plus tôt dans la journée à Lille. Objectif ? Aller vers les
personnes les plus en demande. « Parce qu'elles n'osent pas,
parce qu'il y a un problème de mobilité », précise
Françoise Smessaert, présidente de la délégation Oise du Secours
Catholique.
Et c'est une bonne
nouvelle pour l'Oise et les 600 bénévoles de l'association (28
équipes locales). Car le Fraternibus est une réponse à un constat
qui a été exacerbé durant la crise de la Covid-19. « Nous
avons remarqué durant cette période, dans l'Oise, que le problème
de la mobilité était un réel frein, explique Hélène
Bernard, déléguée Oise du Secours Catholique. Mais aussi
l'accès aux droits et la convivialité. Il faut noter que un quart
de nos bénéficiaires n'ont pas d'adresse e-mail. Ça devient
problématique dans une société où tout est numérique. Alors le
Fraternibus est un accompagnement dans les démarches sur Internet,
avec une équipe de quatre à cinq bénévoles qui seront présents.
Il répond aussi aux problématiques d'isolement et de mobilité. »
Créé par le
Secours Catholique en Normandie il y a quelques années, ce véhicule
est arrivé dans l'Oise, notamment grâce au plan France Relance qui
a accordé une subvention de 50 000 euros par bus (pour un coût
total de 90 000 euros par véhicule) et aux dons.
Du partage avant tout
À bord, le
Fraternibus compte plusieurs espace en un, décloisonnant ainsi les
problématiques. Au centre, la table où tout le monde se rencontre
ou joue à des jeux de société, c'est l'espace convivialité. Et
puis, derrière un rideau, l'espace numérique propose un ordinateur,
une imprimante et un scanner. Le troisième espace est celui de
l'accès aux droits. « Le Fraternibus n'est pas fait pour les
personnes mais avec elles. Les espaces sont évolutifs selon les
besoins », note encore Hélène Bernard.
La convivialité
reste l'objectif principal sous-jacent parce que « les
personnes discutent de leur problématique plus facilement autour
d'un café et partagent avec ceux qui rencontrent les mêmes
difficultés », constate Françoise Smessaert. Cet outil
permet également de lutter contre l'isolement, un des grands
objectifs du Secours Catholique de ces prochaines années, tout comme
l'alimentation digne et la lutte contre la précarité énergétique.
En route au printemps 2023
Pour l'heure, le
Fraternibus accompagnera les actions de visibilité de l'association
jusqu'à la fin de l'année, en attendant la constitution des équipes
de bénévoles. Il arpentera les routes de l'Oise, véritablement au
printemps 2023, dans trois premiers territoires déjà en cours de
réflexion : la Picardie Verte, le Beauvaisis et le Plateau
Picard. « Nous allons créer un circuit et une récurrence des
points de rencontre, prévoit Hélène Bernard. À terme, il
sillonnera tout le département et sept jours sur sept. »
Si ce bus à pour mission d'aller à la rencontre des personnes de façon régulière, il n'a pas vocation à s'enraciner. Au contraire, sa présence doit, avec la mise en place d'une équipe de bénévoles, créer une synergie vertueuse dans un territoire.