Aménagement

Avec la Zac Boréalia 2, Amiens Métropole veut développer l'activité à l'ouest de la ville

Dans un contexte de raréfaction du foncier et de nouvelle révolution industrielle, la Zac Boréalia 2 vise à répondre à l'objectif d'Amiens Métropole de développer l’activité économique à l’Ouest. Elle sera opérationnelle en 2023 et créatrice à long terme de centaines d'emplois.


Marc Foucault, vice-président d’Amiens Métropole chargé du développement économique.
Marc Foucault, vice-président d’Amiens Métropole chargé du développement économique.

La création de la nouvelle Zac Boréalia à vocation économique doit répondre à l'objectif de plein emploi du Président de la République et de son Plan France 2030 à 30 milliards sur la réindustrialisation et la révolution numérique et écologique en cours. 

Pour Amiens Métropole, l'enjeu est de faire de cet espace de projets endogènes et exogènes un nouvel écosystème économique alliant soutenabilité, compétitivité et rayonnement. 

« Cela passera par une haute qualité des aménagements publics et une forte valeur environnementale du site Boréalia, mais aussi par l'intégration de démarches vertueuses en matière de transition énergétique dans la conception et le fonctionnement du site via du conseil à l’implantation, l'incitation aux collaborations interentreprises, un système de management environnemental de la zone », souligne Marc Foucault, vice-président d’Amiens Métropole chargé du Développement économique. 

Selon ce dernier, Amiens Métropole doit se doter d’un parc d’activités référent afin d'assumer les enjeux économiques de demain. Les activités seront prioritairement orientées autour de l’Innovation (process comme produits), des nouveaux process industriels (industrie artisanale incluse), des services à l’industrie et du tertiaire supérieur. 

Support des aspirations métropolitaines en matière de clustering, la Zac Boréalia 2 pourra également intégrer une dimension d’accueil d’activités de formation dans une volonté de satisfaire les enjeux des compétences de demain et d'apporter une réponse aux métiers en tension. Le site sera commercialisable d'ici 2023 et pourra voir émerger entre 1 500 et 2 000 emplois issus de l’industrie innovante et décarbonée.

Boréalia 2 se veut un site attractif, concurrentiel par sa fonctionnalité et ses services, ouvert aux enjeux sociétaux et créateur d’identité et de fierté pour les entreprises et les Amiénois.  (c)L. Rousselin - Amiens Métropole

Une responsabilité environnementale clairement affichée

Borealia, consécration du passage des autoroutes A16 et A 29 à l’ouest de l'agglomération, c'est 62,80 hectares. Ce qui en fait un parc d’activités de rang 1 dont l’objectif est de permettre l’implantation aussi bien d’entreprises nationalement ou internationalement mobiles que d’acteurs locaux en développement. 

Boréalia doit être non seulement une vitrine économique pour Amiens mais plus largement essayer d’être une vitrine de la Métropole en termes de transition écologique, de révolution numérique et d’évolution des modes de vie. 

Il s’agit du projet le plus modeste en hectares de parc d’activité créé sur l’agglomération. L'Espace industriel Nord s'étend sur 500 hectares et la Zac Jules Verne sur 600 hectares. « Là, nous disposons de 60 hectares, donc 10% de Jules Verne. Le site permettra de proposer aux entreprises des grandes surfaces de taille modérée, comme 10 hectares par exemple, des moyennes et petites surfaces de 6 000 m². Le choix de la collectivité porte donc sur un positionnement à forte valeur ajoutée du parc d’activités. Le projet permettra le développement économique d’Amiens mais mettra aussi en valeur les espaces naturels, la biodiversité par la reconstitution de haies et les perspectives visuelles sur Amiens et la Vallée de Grace », complète Marc Foucault. 

Le traitement des interfaces de ce nouveau pôle d’activités avec son environnement est un élément à forts enjeux qui constitue le fil conducteur des aménagements publics projetés et des prescriptions envisagées sur le domaine privé. 

« Certaines vues seront particulièrement soignées dont au niveau du péage d’autoroute, depuis le giratoire sur l’avenue de Grâce, desservant le futur pôle d’activités, depuis la route de Saveuse. Des vues lointaines vers la cathédrale et la tour Perret sont préservées. La volonté est d’affirmer la question énergétique comme majeure dans l’apport aux entreprises, conclut-il. Nous travaillons donc actuellement sur des processus de mutualisation de production et de consommation. Le site doit afficher clairement sa dimension et sa responsabilité environnementales. »

Une histoire des zones de développement économique d'Amiens

L’histoire de la métropole d'Amiens depuis la révolution industrielle, avec l’obligation sanitaire de distinguer les endroits où l’on vit des endroits où l’on travaille, est marquée par le développement de ses zones de développement économique.

La plus ancienne, celle de Montières, a été créée à la fin du XVIIIe siècle, avec la zone de Cosserat et des velours, grâce à sa proximité avec le fleuve Somme. En 1954, au sortir de la guerre est créée la ZI Nord, que l'on doit à Roger Dumoulin, le président de la CCI de l’époque, pour sortir de la mono industrie textile et ouvrir aux nouvelles industries des 30 Glorieuses. Il faut savoir qu’au XIXe siècle, la moitié des salariés d’Amiens travaillait dans le textile. 

Puis vers la fin du XXe siècle sort de terre le pôle Jules Verne, avec l’émergence de l’économie de la logistique, symbolisée par l’implantation d’Amazon, la marque la plus puissante du monde, mais aussi de Clarins, de Metarom ou d'Igol. Au même moment se développe aussi la Vallée des Vignes, consacrant la mixité entre commerce, logement, tertiaire numérique. Aujourd’hui, dans le même esprit de mixité, se développent le pôle santé et La Vallée, le nouveau quartier d’affaires d’Amiens, à deux pas de la gare.