Littoral Hauts-de-France
Avec Everest, onze chefs d’entreprises visent les sommets
Depuis un peu plus d’un an, la formation Everest, dédiée aux chefs d’entreprise, est proposée dans l’ensemble des Hauts-de-France. Le littoral, en présence du vice-président de la CCI Côte d’Opale Eric Lelieur, vient de diplômer dix gérants.
L’ambiance est rieuse dans l’hôtel consulaire calaisien. Devant le vice-président de la CCI Côte d’Opale, Eric Lelieur, et un parterre de chefs d’entreprises, 10 gérants du littoral se livrent à la soutenance d’un mémoire pour clore leur formation Everest. Ils ont tous gravi «leur» montagne et repartent avec plus qu’un diplôme : un projet économique renforcé.
Everest, le nom parle de lui-même. La CCI de l’Artois, via leur centre de formation Laho, a créé cette formation en 1993, et elle a, depuis, été étendue à l’ensemble des Hauts-de-France. Et elle a pour objectif de sortir les dirigeants de TPE ou de PME de leur routine et de leur isolement. Luc Messager, formateur chez Laho Formation, donne le premier principe : «La base de la formation, c’est de parler des dirigeants et de leurs entreprises».
Un contenu pour être meilleur et moins isolé
Pour obtenir le diplôme, les candidats doivent se rendre disponible 14 vendredis sur l’année. Ces temps s’organisent autour de quatre piliers : les ressources humaines, la finance et la gestion, la stratégie d’entreprise, et les aspects commerciaux. Par exemple, plus spécifiquement, on apprend à mieux comprendre et analyser un bilan, ou encore on passe un test de personnalité afin de parfaire ses capacités de communication. «Tout cela permet de briser l’isolement de l’entrepreneur», poursuit le formateur.
Les ateliers sont tantôt collectifs, tantôt individuels. «Avec le recul, dit le formateur aux trente promotions, je peux dire que chaque promu Everest se met en dynamique de projet et avance plus sereinement. Et si jamais leur entreprise connaît un échec, ils savent rebondir». Pour bénéficier de cette formation, il suffit de se rapprocher de la CCI. L’entrepreneur sera aussi accompagné pour monter le dossier de financement.
Parmi les lauréats récompensés à Calais, Géraldine Crosetti a multiplié les allers-retours depuis la Baie de Somme. Gérante d’Auréa, un bureau d’études sur l’environnement et la sécurité, elle s’est sentie confortée dans son rôle de dirigeante. «Il y a beaucoup de subtilités à appréhender, et il faut savoir créer son réseau, sourit-elle. Cela m’a beaucoup aidé. On grandit vraiment ! Ma société n’avait qu’un mois quand j’ai débuté Everest. Je suis aujourd’hui mieux armée et rassurée sur l’avenir» Grâce à la formation, Géraldine Crosetti passe désormais en mode «projet» et à la seconde étape de son entreprise, le développement de l’activité.
Surmonter des difficultés
Autre profil, avec Philippe Duguay, repreneur de la société Lenglet à Marquise. Son histoire est particulière. Il a tissé des liens très importants avec le gérant Stéphane Lenglet. «En 2021, nous nous sommes mis d’accord pour le rachat de la société», évoque l’entrepreneur. Mais le décès brutal de son prédécesseur bouleverse tout… «Je ne suis le PDG de la société que depuis le 20 septembre dernier, raconte-t-il. Le cycle Everest (qu’il a débuté en janvier dernier, ndlr) a pris tout son sens. Cela m’a aidé à devenir un dirigeant à me former pour manager 60 personnes. J’ai pu me remettre en démarche de projet et à mieux analyser un bilan. Je suis bien plus à l’aise aujourd’hui».
Sa préoccupation des derniers mois était de racheter la société et de lever les fonds nécessaires : «Aucune banque ne m’a aidé». Étonnant quand on sait que l’entreprise Lenglet, c’est un important savoir-faire de 60 salariés, 94 années d’existence, un fichier clients fourni et un carnet de commandes plein pour les six prochains mois. Par des conseils, de la formation et des contacts, il convainc le Réseau Initiatives à travers un prêt d’honneur. Grâce à cela, ce dirigeant a pu dépasser ses immenses difficultés en un temps record.