Maritime
Au Havre, Baudelet environnement va démanteler huit navires de la Marine nationale
Le groupe nordiste Baudelet environnement a remporté un marché de démantèlement de huit anciens navires de la Marine nationale. Ce contrat représente 3 millions d'euros de chiffres d'affaire et 27 mois de travail.
Sur
le site havrais de Baudelet environnement, une pelle vient cisailler
l'armature de la coque d'une barge de 400 tonnes. Le groupe nordiste,
qui a racheté
Gardet & De Bezenac en 2016, développe son activité de démantèlement des navires. Il vient de décrocher un contrat
avec la Marine nationale, représentant 3 millions d'euros de
chiffres d'affaire.
D'ici le premier semestre 2021, huit navires de la Marine nationale, patrouilleurs et remorqueurs basés à Cherbourg, Brest ou encore Toulon feront leur dernière escale au Havre pour être déconstruits. C'est sur les anciens ateliers et chantiers du Havre (ACH) que ces bateaux seront rapatriés, certains seront transportés par bateaux semi-submersibles. Puis, place à la dépollution, au curage et désamiantage avant que la ferraille soit cisaillée. Ces huit navires représentent 3 500 tonnes de ferraille. Après avoir été compactées, elles seront acheminées dans les aciéries d’Île-de-France par péniche. « Cela évite de mettre des camions sur la route », précise Arnaud Tual, responsable du site normand de Baudelet environnement. Pour cause, une seule embarcation permet de charger 1500 tonnes de ferraille, soit l’équivalent de 60 camions qui emprunteraient le réseau routier.
Parmi les quatre sites français certifiés pour le démantèlement naval
27
mois de travail seront nécessaires pour mener à bien cette mission
d'ampleur. Elle pourrait nécessiter le recrutement de « trois
à quatre personnes » supplémentaires, selon Arnaud Tual. Le
site normand du groupe Baudelet environnement fait partie des quatre
sites français à être référencé par la Commission européenne
dans la liste des sites certifiés pour le démantèlement naval. Sur
ce site de 15 000 m², tous types de navires, du bateau de plaisance
aux navires de la Marine nationale mesurant jusqu’à 130 mètres de
long, peuvent être accueillis. En 2018, c'est le cargo Britannica
Hav qui a été déconstruit, permettant de revaloriser 800 tonnes
d’acier.
« Il
s'agit d'un bel exemple d'économie circulaire »,
déclare Stéphane Raison, directeur général et préfigurateur
d'Haropa. Avant
d'ajouter : « Aujourd'hui,
ce sont des petits bateaux de la marine française, mon vœu est que
demain, ils fassent place à de gros navires, aujourd'hui démantelés
en Belgique. »
Un souhait partagé par l'entreprise, mais aussi par Édouard
Philippe, maire du Havre, qui a également salué « le
remarquable succès familial »
du groupe Baudelet environnement.
Chloé
Guérout