«Au bonheur des papilles», la renaissance d’un artisan passionné

Charcutier-traiteur de formation, Pierre Tiret avait mis de côté sa passion pour se tourner vers le bâtiment en 2020. Mais en août dernier, il a fait le choix du cœur en créant à Beaucamps-le-Vieux, Au bonheur des papilles, une offre traiteur où il conjugue qualité et gourmandise.

Pierre Tiret a créé sa microentreprise en août 2024. © Aletheia Press / D. La Phung
Pierre Tiret a créé sa microentreprise en août 2024. © Aletheia Press / D. La Phung

D’aussi loin qu’il se souvienne, Pierre Tiret a toujours été attiré par la cuisine. Une passion qui le conduit à intégrer un CAP charcuterie en 2008. «J’ai tout de suite su que j’étais fait pour ça», se souvient-il. Encouragé par l’un de ses professeurs, il participe à des concours régionaux dans l’espoir de devenir Meilleur Apprenti de France. «Je m’entraînais en parallèle de mon apprentissage, il ne fallait pas compter ses heures et être courageux», confie-t-il.

Des efforts qui payent puisqu’en 2009, il remporte le titre tant convoité à Châlons-en-Champagne. Après une mention complémentaire «traiteur», Pierre est recruté à Aumale, à la charcuterie Stalin. «C’était une très belle maison où tout était très raffiné, les plats comme les présentations», souligne-t-il. Après le rachat de l’établissement, Pierre Tiret intègre une autre entreprise. «C’était une très mauvaise expérience, qui m’a vraiment dégoûté de mon métier», dit-il simplement. À bout, le charcutier-traiteur décide de se reconvertir et rejoint une société de travaux publics en 2020.

Un retour aux sources

Épanoui dans sa nouvelle vie d’installateur de VMC, Pierre Tiret semble avoir tiré définitivement un trait sur la cuisine. Jusqu’à ce qu’il participe à l’organisation d’événements festifs à Beaucamps-le-Vieux (80), où il réside. Le vice-président du comité des fêtes se met alors à régaler les participants avec ses plats faits maison. «Les nombreux retours positifs m’ont fait chaud au cœur», sourit-il. Des compliments qui poussent le charcutier-traiteur à créer en août 2024, en parallèle de son métier, "Au bonheur des papilles", une micro-entreprise spécialisée dans la restauration et le service traiteur.

«Je me suis lancé avec rien. Les débuts n’ont pas été faciles : humainement, on a retiré mes flyers et cartes de visite de certaines boutiques, mais les avis de mes clients ont tout de suite été très bons, et le bouche à oreille a fait le reste» observe Pierre Tiret. En plus de son activité de traiteur pour des événements privés, professionnels ou associatifs, il propose chaque mois une offre inédite, comme des bouchées à la reine ou des ficelles picardes, via sa page Facebook. «Ça fonctionne très bien : les gens peuvent venir chercher leur commande directement, ou je peux faire des livraisons», explique-t-il.

Penser à l’avenir progressivement

Avec cette double activité, Pierre Tiret semble avoir trouvé son équilibre. Et si son carnet de commandes est plein jusqu’en juin, il préfère rester prudent. «Pour l’instant pas question de quitter mon emploi. J’investis dans du matériel pour être totalement autonome sur les événements : j’ai acheté une étuve, une vitrine frigorifique… Je ne veux pas brûler les étapes», précise celui qui a aménagé un laboratoire au sous-sol de son domicile. À terme, l’artisan aimerait, pourquoi pas, ouvrir une boutique à Beaucamps-le-Vieux pour enrichir l’offre de proximité. «On sent un vrai engouement pour le commerce local. Les gens ont envie de parler, d’échanger. Contribuer à cela serait une vraie fierté», conclut-il.