Assemblée: "vous exécrez l'Europe", lance Attal à LFI et au RN

Le Premier ministre Gabriel Attal a reproché lundi à LFI et au RN "d'exécrer l'Europe", fustigeant leurs deux motions de censure débattues à l'Assemblée nationale...

Le Premier ministre Gabriel Attal à l'Assemblée nationale, le 3 juin 2024 à paris © Ludovic MARIN
Le Premier ministre Gabriel Attal à l'Assemblée nationale, le 3 juin 2024 à paris © Ludovic MARIN

Le Premier ministre Gabriel Attal a reproché lundi à LFI et au RN "d'exécrer l'Europe", fustigeant leurs deux motions de censure débattues à l'Assemblée nationale à six jours des élections européennes.

Gabriel Attal a dénoncé "une communauté d'intérêts" de LFI et du RN pour "l'instabilité politique au moment où la France accueille le monde entier avec les Jeux olympiques" (26 juillet-11 août), et au "service" du "désordre économique" avec une "lutte des taxes".

"Vous êtes opposés à tout ce qui peut soutenir notre croissance, notre attractivité et notamment le marché intérieur européen. Cela encore vous rassemble. Vous exécrez l'Europe. Vous voulez rompre avec les traités, sortir du marché européen", a estimé Gabriel Attal dans la dernière ligne droite avant les européennes du 9 juin.

Auparavant, LFI a reproché au "macronisme" d'être en "faillite", en raison d'un "sabotage fiscal" favorable aux "ultrariches". 

"Monsieur le Premier ministre, votre départ est proche. Si ce n'est pour ce soir, ce sera dimanche", lors du scrutin européen, a estimé le député insoumis Matthias Tavel. "Vous n'échapperez pas à la censure populaire car le vote de dimanche commencera l'après-Macron !"

"Vous voulez modifier le budget du pays pour retirer 20 milliards d'euros, sans qu'à aucun moment notre Assemblée ne puisse ni voter ni même en débattre", a dénoncé l'élu insoumis. "Dans quelle démocratie cela est-il possible ?", a-t-il lancé à Gabriel Attal. 

Du côté du Rassemblement national, Sébastien Chenu s'en est directement pris aux LR, en reprochant aux députés de droite de ne pas soutenir ces motions de censure et de "sauver la tête d'Emmanuel Macron".

"Sortez de l'ambiguïté", a lancé le député du Nord à la droite. "Vous ne pouvez pas, en campagne, être de toutes les oppositions à Emmanuel Macron et, une fois élus, vouloir participer à toutes les majorités", a-t-il tancé, en référence aux rumeurs de coalition post-européenne entre la Macronie et la droite.

Les groupes LFI et RN ont déposé ces motions de censure pour protester contre les coupes budgétaires du gouvernement par décret au mois de février, sans soumettre un projet de loi de finances rectificative au Parlement.

Elles ont peu de chances de faire tomber le gouvernement mais servent surtout à marteler leur opposition radicale au président de la République Emmanuel Macron avant le scrutin de dimanche.

Avec dans toutes les têtes, la perspective d'une future tentative de censure plus menaçante pour le Premier ministre, peut-être à l'automne pendant l'examen du budget, portée par les indépendants du groupe Liot ou par les députés LR, qui agitent régulièrement cette menace sans la mettre à exécution.

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