Contrat de plan État-Région

Deux milliards d'investissement pour le transport durable

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, et Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, ont signé le protocole relatif au volet mobilités du Contrat de plan État-Région, à la sous-préfecture de Compiègne, le 26 avril. Cette signature constitue une étape majeure vers la voie de la décarbonation des transports dans la région et la concrétisation de l'ambition de faire des transports le moteur du développement économique et écologique des Hauts-de-France.


Christophe Béchu (au centre) a signé, avec Xavier Bertrand, le protocole relatif au volet mobilités du Contrat de plan État-Région.
Christophe Béchu (au centre) a signé, avec Xavier Bertrand, le protocole relatif au volet mobilités du Contrat de plan État-Région.

C'est une étape majeure pour les Hauts-de-France. La signature du protocole relatif au volet mobilités du Contrat de plan État-Région propulse le territoire vers la mobilité de demain, qui se veut douce et durable. Elle s'intègre également dans le renouveau économique de la région, impulsée par Rev3, se traduisant par le développement du transport durable, tels que le ferroviaire et le fluvial, avec la mise en place de projets structurants écologiquement et économiquement. « Dans cette région, les réseaux de transports témoignent d’une singularité particulière en raison de leur densité historique, mais également d’un positionnement stratégique à la croisée de l’Europe. Plus grand atout de la région, ce réseau d’infrastructures est en première ligne pour répondre aux objectifs de réindustrialisation verte et de lutte contre le réchauffement climatique », précise le ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu.

Le 26 avril a donc marqué un nouvel engagement de la Région et de l’État. Au total, le nouveau Contrat de plan État-Région (CPER) consacre 693 millions d’euros d’investissement de l’État, et tout autant de la part de la Région, portant le volume d’investissement à près de deux milliards d’euros au total, en tenant compte des autres partenaires, soit un doublement de la somme. Dans le détail, le CPER comprend 681 M€ pour le ferroviaire (soit 34% du total), 415M€ pour le portuaire (21%), 236 M€ pour le fluvial (12%), 20 M€ (1%), 341 M€ pour le routier (17%) et 296 M€ (15%) pour le service express régional métropolitain (SERM) Hauts-de-France. « Ce CPER constitue une étape majeure vers la concrétisation de notre ambition commune de faire des transports le moteur du développement économique et écologique de la région », souligne Xavier Bertrand. L'enjeu ? La décarbonation des transports du quotidien.

Développer le ferroviaire

La Région persiste dans le développement du ferroviaire, figure d'un transport décarboné, pour lequel la Région et l’État investissent près de 40% des crédits associés. Dans ce sens, près d’un milliard d’euros du volet mobilités du CPER Hauts-de-France seront consacrés au ferroviaire et au service express régional métropolitain (SERM) Hauts-de-France. Ce dernier porte l’ambition de cadencer et de doubler l’offre ferroviaire en heure de pointe sur un territoire multipolaire et transfrontalier de six millions d’habitants, qui s’étend de la Côte d’Opale à l’Avesnois et de l’Eurométropole côté belge au Bassin minier et se prolonge jusqu’à Amiens et Saint Quentin. Notamment, pour palier au trafic important sur l’A21 et l’A1, aux impacts économiques et écologiques, près de 300 millions d’euros seront investis entre 2023 et 2027 dans le SERM Hauts-de-Fance, dont 121 millions d’euros de l’État et 148,9 millions d’euros de la Région et de la Métropole Européenne de Lille.

La Région entend également moderniser les lignes de desserte fine du territoire. Le programme de régénération des lignes de voyageurs, démarré lors de la précédente période, se poursuit afin d’engager, avant fin 2027, les phases de réalisation de ces opérations. Cela concerne particulièrement les lignes Boves Compiègne, Laon-Hirson et les ouvrages d’art de la ligne Beauvais-Abancourt-Le Tréport : 256 millions d’euros y seront consacrés, notamment 93 millions d’euros pour Laon-Hirson et 100 millions d’euros pour Boves-Compiègne. Le futur barreau Roissy-Picardie va également dans le sens se cette ambition. Les investissements concerneront aussi le fret ferroviaire, à hauteur de 200 millions d’euros. L'enjeu est là aussi de traille car 20% des trains de fret en France circulent sur le réseau régional.

En parallèle, Xavier Bertand a souligné la volonté de désenclaver certains axes routiers. À l'instar de la RN2, axe structurant trop peu développé. Ainsi, l'État (137,7 M€), la Région (122,7 M€) et les départements de l’Aisne (10,7 M€) et du Nord (50 M€) décident d’investir au total 321 millions d’euros pour aménager et sécuriser cette route. Le président de la Région a annoncé notamment 69 millions d'euros d'investissement pour les études et les premiers travaux de mise à 2x2 voies de la RN2 entre Laon (02) et Avesnes-sur-Helpe (59).

Le fluvial, une dynamique décuplée

Comme le qualifie Xavier Bertand, « avec ce contrat, nous construisons les transports de demain en Hauts-de-France. » Un transport qui sera aussi fluvial. Avec le port de Dunkerque comme figure de proue de l'économie maritime et le futur canal Seine-Nord Europe, en construction (voir encadré), le transport fluvial régional se dynamise à la hauteur des ambitions.

Structurant dans la quête de la réindustrialisation du territoire, le fluvial accélère la transition écologique et énergétique des ports maritimes et le potentiel des voies d'eau. Le développement de la vallée européenne de la batterie électrique et des industries de la décarbonation autour du grand port maritime de Dunkerque en sont les grand enjeux. Ainsi, 415 millions d’euros d’investissements porteront les opérations du grand port maritime de Dunkerque qui stimuleront le développement de ce pôle industriel majeur. Les investissements conforteront également le rôle de plateforme logistique du grand port maritime en améliorant sa compétitivité, en développant ses capacités, notamment celles de traitement des conteneurs, et en améliorant la performance de ses infrastructures de desserte.

Tous ces projets, soutenus par l’État, signent la transformation de la région. « Pour accompagner la réponse à ces enjeux partagés, l’État s’engagera aux côtés de la Région Hauts-de-France, en faveur de la mise en place de modalités de gouvernance et de suivi efficientes, permettant de piloter efficacement la transition écologique des mobilités et démontrant notre volonté commune de répondre aux défis environnementaux, tout en favorisant la mobilité de chacun et le développement économique du territoire », s'engage Christophe Béchu.

Christophe Béchu salue le canal Seine-Nord Europe

Après avoir signé le protocole relatif au volet mobilités du Contrat de plan État-Région dans Hauts-de-France, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, s'est rendu sur le chantier du canal Seine-Nord Europe, à Montmacq, dans l'Oise, où se déroulent les travaux du secteur 1. Le chantier du canal Seine-Nord Europe est l'exemple d'une nouvelle mobilité et de nouvelles collaborations sur le territoire, tant dans le domaine agricole que dans l'industrie. Cette future infrastructure de grande envergure a l'ambition de répondre aux enjeux de la transition écologique, grâce au développement du transport fluvial de fret. Intégré dans la stratégie du gouvernement qui choisit la voie de la mobilité durable, le canal Seine-Nord Europe rentre dans le cadre de cet avenir responsable. « Ce projet permet d'améliorer la transition écologique, explique Christophe Béchu. Avec le fret fluvial, nous divisons par cinq l'emprunte carbone, c'est remarquable. En France, seuls 2% du fret concerne le fluvial. Grâce au canal Seine-Nord Europe, nous seront à 15%. Qui plus est, ce canal se construit dans un territoire qui a souffert mais aujourd'hui qui regarde vers l'avenir. »  La fin du chantier est prévu en 2030 et les travaux avancent à grands pas et 500 personnes travaillent actuellement sur ce chantier. Les deux ponts du secteur 1, à Cambronne-lès-Ribécourt, sont levés, et la construction du troisième pont va bientôt commencer. Au total sur les 107 km, 62 ouvrages d'art jalonneront le canal. « Ce canal est le démonstrateur de ce que peut faire l'Europe et ce que nous pouvons faire ensemble », signale Xavier Bertrand, précisant que l'Europe participe financière au projet. Si l'écologie demeure l'ambition de ce canal, la dynamisation de l'économie est l'un des résultats : le chantier embauchera 6 000 personnes et 13 000 quand il sera en service. « Des entreprises vont s'installer et les ports intérieurs demanderont des compétences », assure Xavier Bertand, rappelant qu le dernier canal construit en France est celui du canal du Nord, en 1965.

Le chantier de CSNE, à Montmacq, a débuté