Arthur Keller invité du Centre des Jeunes dirigeants d'Amiens pour une conférence sur l'avenir de la planète

Le 2 février dernier au Cirque Jules-Verne d'Amiens, la section amiénoise du CJD proposait une conférence d'Arthur Keller sur l'état des lieux de la planète et les défis à relever qui attendent les citoyens et les entreprises. « Nous voulions un sujet qui concerne tout le monde et qui soit vraiment impactant sur les transformations systémiques. Nous avons choisi cet ingénieur et systémicien de formation qu’est Arthur Keller car il est spécialiste des stratégies de résilience face aux risques sociétaux, des vulnérabilités des territoires et des organisations ainsi que des leviers de transformation collective », expliquent Louis Cantet et Laurent Pouillet, co-présidents du Centre des jeunes dirigeants d'Amiens, qui compte 55 membres. Amiens accueillait justement dans le même temps un week-end de formation pour une centaine de Jeunes dirigeants de la région, qui en totalise 550 [ndlr, le CJD  compte au niveau national près de 6 000 membres]. « Notre mouvement vise à nous aider à devenir de meilleurs dirigeants et de meilleures personnes sur fond de valeurs humanistes, bienveillantes et entrepreneuriales. Nous voulons remettre l’économie au service de l’Homme », rappellent-ils avant de laisser la parole au conférencier.

Dynamique des systèmes et Low Tech

Arthur Keller a bâti sa présentation sur le principe de la dynamique des systèmes, d’un partage de données clés afin de prendre du recul pour analyser le sujet de l’avenir de notre planète. « Avons-nous compris la nature des problèmes auxquels nous faisons face ? Et bien non, hélas. Il faut se mobiliser comme jamais avec un peu de militantisme et une posture de citoyens du monde. Sur les neufs limites à ne pas franchir pour rester sur une planète habitable, six ont déjà été franchies et notamment celle du réchauffement climatique. Nous sommes en train de sortir de l’ère du pétrole abondant et pas cher. D’ici 2030, ce sera vraiment fini. Aujourd’hui, il y a encore énormément d’entreprises, pour ne pas dire toutes, qui ne peuvent fonctionner dans ce monde que s’il y a du pétrole bon marché. Il nous faut un plan B, plus encore, un changement de civilisation », alerte l’ingénieur en astronautiques qui illustrera avec force études et documents la pénurie de matériaux pour la transition énergétique. 

« La vie sur Terre s’effondre. Ce n’est pas une théorie, c’est une réalité, une observation quantifiée. On a plus ce que l'on veut quand on le veut, aujourd’hui, c’est criminel de ne pas savoir. Le changement climatique est un symptôme du mal, mais il ne faudrait surtout pas décroître, réduire notre PIB et se priver de Netflix », ironise-il. Selon Arthur Keller, il faut également cesser de mettre de la technologie partout et de croire que les ressources sont inépuisables. « Notre résilience et notre adaptation passeront par deux sphères, celle des idées et celle du faire, vers un véritable changement de civilisation. »