Série été
Arelaune-en-Seine : Avec Brotonia, Marc Haffner veut produire une bière de terroir
Dans le village de la Mailleraye-sur-Seine, le houblon pousse à côté des habitations et de la résidence pour personnes âgées. La parcelle de 3 000 m2, qui appartient à la commune, est utilisée par Marc Haffner, micro-brasseur dont l'atelier se situe à quelques pas. « C'est la première houblonnière bio de Normandie », sourit-il. Près de 400 plants de houblon sont cultivés avec six variétés différentes.
En 2017, ce chanteur et professeur de chant lyrique souhaite créer une activité artisanale. « La vie d'artiste fait que j'étais souvent à l'étranger, j'avais un peu la nostalgie de cette France du terroir », se souvient-il. Souvent en voyage en Allemagne, Marc Haffner décide de s'intéresser à la bière. « Au début, je faisais ça dans ma cuisine avec une cuve de 30L, et puis je suis passée au fût de 150L après ma formation, aujourd'hui je suis à 700L », raconte-t-il. La bière Brotonia était née !
Marc Haffner décide de cultiver son houblon après le confinement de mars 2020. Une nouvelle étape pour sa petite entreprise. Depuis le début de cette aventure, Marc Haffner a un objectif : « produire une bière de terroir à l'image du vin et des différentes appellations ». « En fonction du sol, le houblon va donner un goût différent. La même variété de houblon cultivé quelques kilomètres plus loin ne donnera pas le même goût que le mien », assure Marc Haffner.
Le micro-brasseur fait également des tests avec des variétés d'orges anciennes semées localement. « Je me suis rapproché de l'association Triticum, à Rouen, qui fait des semences d'orges anciennes sur des parcelles », explique-t-il. Pour l'instant, il s'approvisionne chez un agriculteur normand. Brotonia compte 12 références, avec des bières de saison, vendus principalement auprès des magasins bio, épiceries fines, et en vente directe auprès de particuliers.
Le micro-brasseur veut garder cette activité artisanale modeste malgré une demande qui ne cesse d'augmenter. « C'est parfois difficile de
suivre, il y a des années avec 200% d'augmentation »,
souffle-t-il. Alors qu'il produit 230 hl par an, il pourrait augmenter sa production à 400, mais peine à recruter. « Il faudrait qu'on soit trois,
entre le maraîchage, le brassage, la mise en bouteille, les
livraisons... », liste-t-il. D'autant plus qu'un grand chantier est sur le point de démarrer : une dépendance à l'atelier va être construite à la fin de l'été, pour installer un séchoir à houblon et stocker les bouteilles vides. Cela représente un investissement de 10 000 euros, soutenu par un financement participatif mis en place par la communauté de communes Caux Seine Agglo.