Arc international : stabilité et «reprise»
Le leader mondial des arts de la table est en train de réussir son changement de propriétaire. Le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer a accepté le plan de reprise du groupe PHP et la nouvelle direction se met en place.
C’est dans une ambiance apaisée et dans une franche cordialité que la nouvelle direction d’Arc international a fait visiter l’usine à Pierre de Saintignon, vice-président du Conseil régional, guidé par Xavier Ibled, vice-président de la CCI Grand-Lille et représentant les intérêts de la famille Durand, désormais minoritaire au capital avec 20%. Dans le comité d’accueil figuraient aussi les organisations syndicales (CGT, CFDT, CFE-CGC) et Daniel Pericaud, conseiller régional PCF du Pas-de-Calais. Didier Riebel, nouveau directeur du site, a fait état de la situation actuelle : le PSE est officiellement lancé, avec «556 suppressions de postes contre 230 créations» précise-t-il. Actuellement, les départs volontaires avoisinent les 200 ; ils concernent les seniors et devraient s’étaler sur 18 mois. «On parle de 4% des effectifs sur l’ensemble du groupe, indique Didier Riebel. Le groupe est passé de 11 000 personnes à 6 000 en moins d’une décennie, sans véritable plan de départ. Beaucoup de fonctions supports à la production ont alourdi le groupe au fil des ans.» Les nouveaux actionnaires sont venus rationaliser et changer d’axe de développement. La production sera «on demand» ; les stocks, quasiment proscrits, et le recentrage sur la production, généralisé.
Une reprise par étapes. Une fois la question de la dette (très largement restructurée) réglée, il a fallu rassurer. «En 2015, nous investirons 75 millions d’euros. Peut-être plus», soutient le dirigeant. Et «la majeure partie des investissements sera faite à Arques, mais il y en aura à l’international aussi». Et ça a commencé : maintenance lourde, changement d’outils, reconstruction de deux fours… Groupe mondial, Arc international pèse aujourd’hui 12% du marché, un avantage qui lui permet de bien écouler ses produits et d’être présent sur les cinq continents avec des unités de production proches des consommateurs. «C’est de la croissance à deux chiffres», rappelle Didier Riebel. Avec l’émergence de grands groupes de distribution (comme Ikea), le groupe pourrait bénéficier d’une plus grande pénétration dans les marchés. «La chute de l’euro nous aide aussi» avance Didier Riebel. Chez son actionnaire minoritaire, le ton est étal : «nous travaillons en confiance et en commun. Il n’est pas prévu de sortir du tour de table», précise Xavier Ibled.
«L’objectif est de garder la voilure à Arques», insiste Didier Riebel. Un four fait travailler 300 à 400 personnes. Tous les ans, 250 personnes partiront naturellement à la retraite. Une opportunité certes, mais aussi un danger dans la transmission des savoir-faire.