Implanté à Roubaix
Arbraculture : la permaculture au service des entreprises et collectivités
Son jeune fondateur, Louis Gavériaux, s’impose dans les Hauts de France comme un spécialiste de la permaculture. Une démarche qui séduit les organisations salariales de par l’importance de la mobilisation des ressources humaines dans ce type de projets.
63 espaces aménagés, 3,5 tonnes de fruits et légumes récoltés par les clients et plus de 8 000 arbres et haies plantés : depuis le lancement de l’activité en 2017 en sortant des études, Louis Gavériaux n’a de cesse d’installer des jardins de permaculture chez les entreprises, collectivités et écoles d’enseignement supérieur, à Lille, Douai et Valenciennes. Certains projets significatifs menés par son équipe de 4 personnes les ont emmenés jusque Raismes, dans le Valenciennois, où une friche de 3 000 m² a été transformée avec une quarantaine d’habitants. À Monchecourt, une ancienne cité minière a été végétalisée avec des haies champêtres et fruitières. Une initiative qui avait été présentée à l’époque au ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, et soutenue financièrement dans le cadre du dispositif «Mon projet pour la planète».
Engouement des décideurs de demain
L’entreprise roubaisienne a également accompagné un collectif de chefs d’entreprises, salariés et habitants pour faire évoluer les espaces de la Ferme du Sens à Villeneuve d’Ascq. Et récemment, à la rentrée 2022, la terrasse de 70 m² de la salle des profs de l’ISA - Institut supérieur d’agriculture Groupe Junia à Lille - a été aménagée en espace de permaculture, comme lieu d’expérimentation, de production et de convivialité. Une première pour cette école qui jusqu’à maintenant ne s’intéressait pas à cette pratique. D’ailleurs, un signe qui ne trompe pas : les nouveaux cours dispensés sur place par Louis Gavériaux en Master 2 affichent complet. Une manière de signifier que les étudiants - les décideurs de demain - restent en quête de sens dans leurs pratiques.
Le concept
Le principe de la permaculture, né dans les années 1970, s’inspire du fonctionnement des écosystèmes naturels, c’est-à-dire des interactions entre les êtres vivants. Il consiste à imaginer un espace pour répondre à la fois aux besoins des usagers (se nourrir, se rencontrer, se ressourcer, se divertir ..) et aux besoins de la nature (contribue au maintien de puits de carbone, régénère les sols grâce à la protection des micro-organismes, entre aide des végétaux grâce à l’association de plantes et de légumes, absence de pesticide et d’engrais chimique…). On peut tout imaginer : installation d’un potager paillé, d’un verger, de ruches, d’un espace détente, sur d’anciennes friches ou espaces verts non utilisés, de toutes tailles.
Dimension humaine
Cette solution a connu un engouement en France dans les années 2010 et apparaît de plus en plus comme une solution d’aménagement des espaces verts adaptée au réchauffement climatique, comme le souligne Louis Gavériaux : «L’idée est de recréer des écosystèmes résilients et diversifiés adaptés à la sécheresse. On utilise des variétés de plantes rustiques, plus résistantes naturellement. Nous sélectionnons des graines locales biologiques et reproductibles.»
Le concept de permaculture fait également écho aux préoccupations des entreprises ou collectivités en matière de gestion des ressources humaines et de création de lien social. Louis Gavériaux, passionné d’aïkido, sait utiliser la force et les contraintes de la nature, pour en faire des opportunités, notamment sociales : «Cela devient souvent un lieu de ressourcement, où les personnes se croisent. Cet espace multifonctions convivial permet de se nourrir et de passer de bons moments avec nos proches ou collègues impliqués dans un même projet.»
Les clés de la réussite
Trois étapes sont nécessaires pour s’y engager : le design qui permet de concevoir l’espace de permaculture selon les paramètres du terrain, un aménagement en chantier participatif «ce qui nous permet d’être moins cher qu’un paysagiste», précise le fondateur et une formation au fil des saisons pour accompagner les collectifs investis, «car pour qu’il soit durable, le projet repose sur la nécessité de rendre les personnes autonomes techniquement et sur une organisation humaine qui définit qui fait quoi, et à quelle régularité.» Depuis cette rentrée 2022, Arbraculture étoffe son offre et propose des stages de trois jours aux personnes en reconversion professionnelle ou souhaitant ajouter du sens à leur métier grâce à la permaculture.