Territoires

Apprentissage : actionner un nouveau levier d'attractivité

Le projet «Développement de l’apprentissage dans les entreprises artisanales en Grand Est» cofinancé par le FSE+ de l’Union Européenne, vise à promouvoir et soutenir l’apprentissage au sein des entreprises artisanales et auprès des jeunes au sein de la région du Grand Est. Zoom sur ce dispositif qui se décline à l’échelon mosellan où l'apprentissage est efficient mais n'échappe pas à des taux de rupture contractuels à six mois bien réels. 

Le secteur de la restauration rapide est celui qui présente le plus fort taux de rupture à six mois en apprentissage avec plus d'un tiers de contrats rompus.
Le secteur de la restauration rapide est celui qui présente le plus fort taux de rupture à six mois en apprentissage avec plus d'un tiers de contrats rompus.

Le projet a été lancé le 1er janvier 2023 et se poursuit jusqu’au 31 décembre prochain. Intitulé : «développement de l’apprentissage dans les entreprises artisanales du Grand Est». Sur notre périmètre territorial, il fait œuvrer en synergie la CMA Grand Est, la CMA Moselle et la CMA Alsace. Depuis son démarrage, les CFA territoriaux ont accompagné près de 700 jeunes éloignés de l’emploi, en les orientant, soit vers des dispositifs de renforcement des compétences pour intégrer une formation en alternance, soit en signant un contrat d’apprentissage. Ce projet régional porte trois enjeux majeurs.

Trois enjeux majeurs

Il tend d’abord à sensibiliser les entreprises artisanales à l’apprentissage et à les encourager à favoriser cette voie de formation pour répondre à leurs besoins en compétences. Cela implique d’informer les entreprises sur les avantages de l’apprentissage, de surmonter leurs réticences au recrutement d’apprentis, surtout en période économique difficile et de les accompagner dans la mise en place des contrats d’apprentissage. Elles peuvent ainsi transmettre leur savoir-faire et assurer la pérennité de leurs activités en formant de futurs collaborateurs qualifiés, voire leurs successeurs. Il s’agit également d’élargir l’offre de places d’apprentissage dans l’artisanat afin de faciliter l’accès des jeunes de moins de 30 ans. Soit aller à la rencontre des jeunes en difficulté d’orientation et d’insertion pour les informer sur les avantages de l’apprentissage et les aider à structurer leur projet professionnel. L’objectif est de les mettre en relation avec des employeurs et de les accompagner tout au long de leur formation en alternance pour favoriser leur insertion professionnelle. Enfin, le projet cherche à gérer les difficultés pouvant survenir pendant les contrats d’apprentissage. En plus d’augmenter le nombre d’apprentis, le but est aussi de prévenir les ruptures de contrat d’apprentissage afin d’assurer aux jeunes une qualification professionnelle prévue. En cas de rupture inévitable, le projet vise à faciliter la transition vers d’autres parcours professionnels, que ce soit dans une autre entreprise, par une reprise de formation ou par un emploi.

Des secteurs différemment impactés

Le Service Études Statistiques Evaluation de la Dreets Grand Est avait mené une étude sur les taux de rupture au cours des six premiers mois en apprentissage et leur évolution entre 2019 et 2022. Parmi les contrats démarrés en 2022, le taux de rupture à six mois atteignait 15,5 % dans le Grand Est et 16,2 % au niveau national. Les taux de rupture sont supérieurs pour les formations de niveau CAP/BEP et de niveau bac+2, tandis qu’ils sont inférieurs pour les niveaux bac+5. Depuis 2020, ils augmentent quel que soit le niveau de formation préparé, aussi bien dans le Grand Est qu’au niveau national. En Moselle, le taux de rupture des contrats démarrés était de 17 % (13,9 % en 2019). Les taux de rupture les plus élevés au niveau CAP dépassaient les 25 %, voire les 30 %, dans plusieurs secteurs, tels l’hôtellerie-restauration, la grande distribution et le commerce de détail, l’esthétique cosmétique parfumerie, dans les métiers du plâtre, de la coiffure, de boulanger, de l’isolation ou charpentier bois. Quand d’autres secteurs présentaient des taux de rupture inférieurs à 15 %, tels boucherie, jardinier paysagiste, monteur en installations thermiques, couvreur, accompagnant éducatif petite enfance, menuisier, maintenance de véhicules… Les taux de rupture en apprentissage sont plus élevés chez les femmes. Cela se vérifie dans les spécialités pâtissier, boulanger, commercialisation et services hôtel-café-restaurant, employé commercial en magasin. En revanche, les taux de rupture des femmes sont inférieurs à ceux des hommes dans les spécialités de comptabilité, assurance, banque et finance. Au final, quant à l'apprentissage, le challenge est de recruter, de former... et de fidéliser.

«Le projet «développement de l’apprentissage dans les entreprises artisanales du Grand Est» vise à accompagner les jeunes éloignés de l'emploi, en les orientant, soit vers des dispositifs de renforcement des compétences pour intégrer une formation en alternance, soit en signant un contrat d’apprentissage.»