Labellisation

Amiens veut devenir Capitale européenne de la culture en 2028

Le label "Capitale européenne de la culture", porté par l’UE, a vocation à mettre en lumière le dynamisme et la diversité culturelle en Europe. Amiens a décidé de se porter candidate pour représenter la France en 2028.

Au-delà du patrimoine de la ville, Amiens veut construire son avenir. (c)Aletheia Press/ DLP
Au-delà du patrimoine de la ville, Amiens veut construire son avenir. (c)Aletheia Press/ DLP

La ville d’Amiens ambitionne de devenir Capitale européenne de la culture en 2028. La mission dédiée mise en place en mai dernier souhaite co-construire cette candidature avec l’ensemble des acteurs du territoire, mais également avec ses habitants. 

Il s’agit de convaincre le ministère de la Culture qui effectuera une pré-sélection en avril 2023. Mais le choix définitif reviendra au Conseil de l’Union européenne qui désignera une ville lauréate en France et en République Tchèque, en décembre 2023 (voir encadré). En France, Amiens a plusieurs concurrentes : Rouen, Reims, Saint-Denis, Bourges, Nice, Bastia et Clermont-Ferrand.

Une aventure collective

« Nous avons la chance d’être autorisés à rêver », sourit François Leulier à la tête de la Mission Amiens capitale européenne de la culture, mise en place en mai dernier et qui « œuvre à l’élaboration d’un projet pour 2028 » avec les acteurs culturels, la population et « au-delà »

Une réponse collective qui doit permettre de préparer l’avenir et de donner la possibilité aux habitants de se réapproprier leur territoire à travers la culture. « Généralement on pense la culture par l’événementiel ou une programmation. Ici, il s’agit de penser son devenir », ajoute François Leulier.

Pour amorcer ce travail, un premier appel à projets, appelé "Perspectives", à destination des acteurs culturels, associations et structures en lien avec le public a été lancé à l’automne. Sur les 31 réponses, douze projets ont été retenus. 

« "Perspectives" nous a permis de nous faire connaître et de générer une première mobilisation à Amiens, mais aussi sur l’ensemble de la Métropole : chaque projet doit investir un secteur de la ville, mais aussi une commune de première couronne de plus de 1 000 habitants et une commune de seconde couronne de moins de 1 000 habitants », détaille Stéphanie Laruelle en charge de la communication et des évènements au sein de la Mission Amiens capitale européenne 2028.

Ce point de départ doit permettre d’élaborer progressivement un cadre. Un second appel à projets devrait être lancé au second semestre 2022. « C’est la diversité des pratiques et des acteurs qui fera la richesse de notre réponse », note François Leulier. L’enjeu est aussi de faire cohabiter de très jeunes compagnies avec des poids lourds locaux comme le Frac ou la Maison de la culture. Deux institutions dont les directions ont par ailleurs déjà connu une labellisation "Capitale européenne de la culture".

Après le label Capitale de la jeunesse, Amiens souhaite devenir Capitale européenne de la culture. (c)FLeonardi/ Somme Tourisme

Des retombées pour tout le territoire

Côté budget, une telle opération demande la mobilisation de « plusieurs dizaines de millions d’euros, reconnaît François Leulier avant de temporiser : Nous proposerons une mise en œuvre ‘’sobre’’, proportionnée à ce qu’est Amiens », assure-t-il.

Au-delà des coûts engagés, devenir Capitale européenne de la culture viendrait indéniablement renforcer la notoriété et le rayonnement d’Amiens au niveau international. « Il est évident qu’une telle labellisation est synonyme d’attractivité pour l’ensemble du territoire avec de nouveaux visiteurs, de nouveaux habitants mais aussi de nouveaux acteurs économiques », enchaîne François Leulier. 

Lequel y voit aussi l’occasion d’engager de nouvelles coopérations et d’installer durablement Amiens comme un acteur européen dynamique. « Encore une fois, nous construisons à travers cette candidature le développement de la ville et de sa Métropole sur le temps long », rappelle-t-il.

Un label créé en 1985

Créé en 1985, le label "Capitale européenne de la culture" a vocation à mettre en lumière le dynamisme et la diversité culturelle en Europe. Chaque année, l’Union européenne sélectionne deux villes dans deux états membres différents. En 2028, il s’agira de la France et de la République Tchèque. Une ville de Macédoine pourrait également être invitée.

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Le Frac s’ouvre à de nouveaux publics

Sous la houlette de Pascal Neveu, son nouveau directeur, le Fonds régional d’art contemporain (Frac) a souhaité revisiter ses missions pour les prochaines années. « L’objectif est de faire du Frac un lieu très ouvert où les habitants prennent l’habitude de venir », explique Joséphine Douay, chargée de communication. 

L’appel à projets "Perspectives" est donc tombé à point nommé. Avec l’illustratrice Amélie Fontaine, artiste associée 2022 en résidence tremplin, Raphaëlle Lévy, en charge de la médiation au Frac, a imaginé un projet menant à la création d’une édition à destination des 0/ 3 ans. 

« C’est un vrai challenge puisque c’est un nouveau public aussi bien pour le Frac que pour Amélie Fontaine », souligne Joséphine Douay. Actuellement, le Frac constitue un groupe de travail qui réunit notamment des professionnels de la petite enfance et du secteur hospitalier pour établir un cahier des charges. 

« Tout est très ouvert ! Nous allons nous interroger sur le format, les couleurs… l’objectif est de donner le plus d’éléments possibles à Amélie Fontaine pour qu’elle puisse réaliser ce travail d’édition », poursuit-elle. 

Viendra ensuite le temps de l’expérimentation auprès des enfants et des parents pour que tous puissent s’approprier cet objet artistique. Une expérience qui doit également permettre de penser l’après, avec une déclinaison de l’ouvrage avec un tapis d’éveil. 

Amélie Fontaine va mener un projet avec le Frac. @Amélie Fontaine

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Une concertation culturelle au niveau régional

Alors que la crise sanitaire a durement touché le secteur de la culture, la Région Hauts de France a engagé une grande concertation avec les acteurs du secteur sur les territoires, au travers de onze réunions. L’objectif est, notamment, de faire un bilan de la politique régionale et de réfléchir à l’avenir, de favoriser des synergies et renforcer la coordination des interventions publiques.