Amiens, première ville européenne 100% autonome ?
Le congrès Amiens energy summit, organisé les 27 et 28 novembre à Amiens, réunissait les plus grands experts nationaux et européens autour de la question de l'autonomie énergétique. Deux journées pour modéliser, sur le plan sociétal, économique et environnemental, la ville de demain.
Ces deux journées n’auront sans doute pas suffi, tant le chantier est vaste, mais elles auront au moins eu le mérite de donner une impulsion, comme le souhaitait François-Xavier Level, directeur général d’Amiens Cluster, structure co-organisatrice de l’événement avec Amiens Métropole. « L’objectif est de lancer le débat sur la ville autonome au niveau français et européen. L’idéal par la suite serait que des rencontres de ce type aient lieu tous les deux ans afin de mieux se projeter vers l’avenir », avait-il annoncé à quelques semaines du colloque, qui s’est tenu au Quai de l’innovation les 27 et 28 novembre à Amiens.
PME, ETI, grands groupes, collectivités… tous les acteurs de la filière énergétique étaient invités à participer à cette première édition d’Amiens energy summit. Objectif : favoriser la rencontre et les échanges entre chefs d’entreprises, chercheurs, entrepreneurs et institutionnels de tous pays, impliqués dans la transition énergétique, les énergies renouvelables, le stockage et la gestion intelligente de l’énergie. « Ensemble, il faut réussir à structurer un réseau pour mettre en place une stratégie à long terme », souhaitait le directeur général d’Amiens Cluster.
De nombreux atouts
Car d’ici à 2050, la ville d’Amiens a comme projet, voté à l’unanimité au conseil municipal de mai dernier, de devenir 100% autonome sur le plan énergétique, ce qui serait une première au niveau européen pour une ville de cette échelle. Avec sa grande volonté politique et ses nombreux atouts, comme sa ferme photovoltaïque, son Hub de l’énergie, son datacenter santé et son réseau de chaleur, le seul en France à exploiter cinq sources d’énergie, Amiens est le laboratoire idéal pour expérimenter de nouveaux modes de consommation.
Au cours d’une table-ronde sur la manière de faire émerger des innovations de rupture en matière de transition énergétique, Mohammed Benlahsen, président de l’UPJV, a d’ailleurs rappelé l’importance de l’université : « Les entrepreneurs européens ont besoin de compétences pour innover. C’est dans les universités qu’ils peuvent les trouver ». Pour François Marty, business creation manager de l’UE Innoenergy, c’est un consortium de gens qu’il faut pour faire émerger les idées : « Finançeurs, pouvoirs publics, environnement juridique… tous les facteurs doivent converger dans le même sens, seul on ne peut pas y arriver. Surtout en termes de transition énergétique, c’est un problème qui nécessite un groupe de solutions et pour lequel il faut raisonner à long terme. » Plusieurs ateliers, démonstrations et temps conviviaux permettaient justement aux différents acteurs de nouer des contacts pour avancer, ensemble, dans la même direction.