Le Cirque Jules Verne et la Maison de la culture continuent de travailler

Amiens : les Institutions culturelles poursuivent leur mission de service public

Depuis près d’un an le secteur culturel est mis à mal par la crise sanitaire. Fermés au public depuis octobre dernier, la Maison de la culture et le Cirque Jules Verne d’Amiens poursuivent cependant leur travail au côté des artistes, mais aussi du jeune public.

Le Cirque Jules Verne poursuit ses missions de service public. ©Archives/ Noémie Laval)
Le Cirque Jules Verne poursuit ses missions de service public. ©Archives/ Noémie Laval)

« L’heure n’est pas à demander la réouverture à tout prix mais d’être solidaires avec tous ceux qui sont touchés par la crise sanitaire », tranche d’emblée Laurent Dréano, directeur de la Maison de la culture. « Nous sommes fermés au public, mais nous pouvons poursuivre certaines de nos missions auprès des artistes comme des scolaires et des étudiants », poursuit-il. S’il ne craint pas de pertes de spectateurs, Laurent Dréano se veut particulièrement vigilant sur l’accès à la culture pour tous. « Il faut se rendre compte que la crise appuie là où ça fait mal. En septembre/ octobre nous avons pu constater que le public avait hâte de retrouver le chemin de la Maison, c’est toujours le cas aujourd’hui et d’ailleurs beaucoup ont fait don de leurs billets. Le plus difficile ce sont les gens qui sont le plus loin de l’offre culturelle », note-t-il.

Poursuivre les missions culturelles

Du côté du Cirque Jules Verne, le maintien de ce lien avec le grand public est aussi une question prioritaire. « Un an sans culture ça fait nécessairement mal, le travail de fond fait quotidiennement pour aller à la rencontre des habitants est, en ce moment, difficile », souligne Célia Deliau, directrice du Pôle national du Cirque d’Amiens.

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La Maison de la culture a rendu l’exposition d’Anne Ferrer visible depuis l’extérieur. ©Aletheia Press/ DLP

Afin de préserver, même a minima ce rôle de médiateur, les deux institutions amiénoises continuent à organiser des rencontres entre artistes et jeune public, scolaires comme étudiants. « Notre rôle est aussi de réduire la fracture culturelle » rappelle Laurent Dréano. « Certains enfants ont accès à la culture uniquement par le biais de l’école, il est donc essentiel de poursuivre ce travail », abonde Célia Deliau. En parallèle, la Maison de la culture et le Cirque Jules Verne ont ouvert leurs portes aux professionnels du spectacle pour qu’ils puissent continuer à créer ou à répéter.

Faire preuve d’agilité

« Depuis un an nous préparons un plan A, un plan B, un plan C et on s’adapte en permanence aux directives qui arrivent. Aujourd’hui, nous sommes dans le brouillard complet puisque nous n’avons plus de date d’ouverture. Avec l’équipe du Cirque, qui fait preuve d’une mobilisation extraordinaire, nous faisons en sorte d’être prêts à tout moment », détaille Célia Deliau. Une stratégie qui a par exemple permis la tenue de la Rue est à Amiens et de lancer normalement la saison. « Nous avons annulé et reporté beaucoup de spectacles. Nous sommes en train de regarder pour pouvoir prolonger la saison en mai, juin et même juillet », confie Laurent Dréano. En plus de ces adaptations, au Cirque comme à la Maison de la culture, la programmation de la prochaine saison est en passe d’être finalisée. Une nécessité pour aller de l’avant mais aussi pour donner des perspectives à des artistes durement touchés par la crise sanitaire.


Des artistes en difficulté

« Pour les artistes, comme pour les techniciens, c’est une catastrophe », rappelle Célia Deliau. Le Cirque Jules Verne a pu, comme la Maison de la culture, payer les compagnies dont les spectacles ont été annulés. « Cela a été possible grâce au maintien de nos subventions en 2020. Au-delà de l’aspect économique, il y a aussi des répercussions sur l’entraînement des professionnels, qui pour certains n’ont pas pu jouer depuis un an. Cela aura des répercussions lourdes. On s’attend à avoir plus de blessures la saison prochaine », s’alarme la directrice, rappelant qu’en France, 1 million de personnes vivent grâce au secteur culturel.