Formation

Amiens : le SimUSanté, un outil à la pointe qui fête ses dix ans

À Amiens, il y a tout juste une décennie, ouvrait SimUSanté, un outil pédagogique inédit porté par Christine Ammirati, Béatrice Jamault et Carole Amsellem. Ouvert aux étudiants, aux professionnels de santé et aux aidants, SimUSanté est aujourd’hui une référence en matière d’apprentissage.

Le ministre de la Santé François Braun est venu visiter SimUSanté. ©Aletheia Press/ D. La Phung
Le ministre de la Santé François Braun est venu visiter SimUSanté. ©Aletheia Press/ D. La Phung

« Le premier bébé est actuellement en réanimation, mais nous venons de l’entendre pleurer. La naissance de son frère s’est déroulée sans aucun problème », sourit l’élève sage-femme qui vient d’accoucher une fausse patiente. En plus de l’environnement reproduisant à l’identique une salle d’accouchement, durant leur intervention, les futurs praticiens sont filmés en permanence. « Cela nous permet de visionner les images après coup et d’analyser tous les gestes que nous avons effectués et de faire un débriefing. », explique-t-elle. Cette mise en scène hyperréaliste est l’une des petites révolutions portées par SimUSanté, le premier centre de pédagogie active multidisciplinaire qui fête aujourd’hui ses dix ans.

Transformer l’apprentissage

Imaginé par un groupe de professeurs, docteurs et cadres du CHU d'Amiens (Christine Ammirati, Béatrice Jamault et Carole Amsellem), l’idée du SimUSanté est de rendre les apprentissages plus concrets grâce à la simulation. Dix ans après sa création, étudiants, professionnels des secteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux ainsi que les aidants se sont entièrement emparés de cet outil exceptionnel. Sur 4 000 m², SimUSanté propose 43 salles reliées à des régies vidéos reproduisant à l’identique les univers de travail, de la pharmacie à une salle de régulation médicale en passant par des blocs opératoires.

SimUSanté permet d’apprendre ou de se perfectionner grâce à la simulation. ©Aletheia Press/ D. La Phung

L’autre force de ce centre est d’avoir su conjuguer des outils de pointes avec l’apprentissage des bases de la médecine. « Il n’est plus possible aujourd’hui de pratiquer des coupes directement sur des corps. Cette table d’anatomie virtuelle nous offre la possibilité de contourner cette difficulté », montre le professeur Ammirati au ministre de la Santé, François Braun venu découvrir les lieux. L’élu a souligné l’importance de cet outil innovant pour lutter contre l’abandon des étudiants en cours de formation. « Aujourd’hui, la simulation est un levier pédagogique incontournable qui participe à redorer l’image du soin et à donner envie aux jeunes », renchérit-il.

Un campus numérique exemplaire

En parallèle, l’Université de Picardie Jules-Verne et SimUSanté ont développé un campus numérique baptisé Epione qui vient faciliter l’accès à des ressources d’enseignement numérique, des espaces de travail collaboratif et des outils favorisant l’information et la formation. La plate-forme a rassemblé plus de 60 000 utilisateurs en 2022 et a vu la création de douze serious games et plus de 4 000 cours ou outils d’autoformation numérique. Les dix ans de SimUSanté ont ainsi été l’occasion de lancer la WebTV Epione SimU TV, premier média porté par des étudiants en santé qui s’adresse aussi bien au grand public qu’aux professionnels.

Le SimUSanté en chiffres

Depuis sa création, SimUSanté a enregistré 80 000 passages pour des formations initiales et continues. 1 250 enseignants se sont formés à de nouvelles méthodes pédagogiques alliant simulation et cours traditionnels. Par ailleurs, la plate-forme a été visitée 6 500 fois par des acteurs nationaux ou internationaux qui souhaitaient décliner ce concept de centre de simulation.