Ambition mondiale et ancrage territorial pour ŸnFarm

La cérémonie de la première pierre d’ŸnFarm, la plus grande ferme verticale au monde, avait lieu ce jeudi 6 mai en présence de trois ministres à Poulainville, dans la Somme. Ÿnsect, leader mondial de la production d’ingrédients naturels à base d’insectes a annoncé la création de 500 emplois à terme et le lancement du projet TerrHa 2040 pour contribuer à la régénération et la préservation des écosystèmes agricoles.

 La future plus grande ferme verticale au monde aura une capacité de production à terme de 200 000 tonnes d’ingrédients par an. © Ynsect
La future plus grande ferme verticale au monde aura une capacité de production à terme de 200 000 tonnes d’ingrédients par an. © Ynsect

Pas moins de trois ministres ont répondu à l'invitation des dirigeants d'Ÿnsect, leader mondial de la production d’ingrédients naturels à base d’insectes, à l'inauguration d’ŸnFarm - la future plus grande ferme verticale au monde basée à Poulainville, au nord d'Amiens -, en présence notamment de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, de Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’alimentation et de Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des communications électroniques.

Un chantier débuté le 16 mars 2020 pour cette troisième unité de production avec une surface de 45 000 m², une hauteur de 36 mètres et une capacité de production à terme de 200 000 tonnes d’ingrédients par an. La ferme sera aussi la plus numérique au monde avec plus d’un milliard de données historisée par jour.

Fondée en 2011 à Paris par des scientifiques et des militants environnementalistes, la société du Next40 labellisée B Corp transforme les insectes en ingrédients premium à haute valeur ajoutée pour nourrir les animaux, les poissons, les plantes et demain les êtres humains.

Technologie, environnement et alimentation

«Nous proposons une solution écologique, saine et durable pour répondre à la demande mondiale croissante de consommation de protéines et de plantes. Nous exploitons des technologies de rupture protégées par 300 brevets issus de 30 familles, nous permettant d’élever des scarabées Molitor et Buffalo dans des fermes verticales créant des chaines alimentaires à empreinte carbone négative. L'un de nos objectifs est de contribuer à la souveraineté alimentaire de la France dans un esprit Food Positive. Positif pour le climat, l'environnement, la santé, la biodiversité et les communautés», déclarait Antoine Hubert, Pdg et co-fondateur d’Ÿnsect qui opère déjà sur deux sites, l’un en France, depuis 2016, l’autre aux Pays Bas, depuis 2017.

La société qui emploie 200 salariés a levé environ 425 millions USD auprès de fonds d’investissements, de banques et d’institutions publiques reconnus, et exporte ses produits dans le monde entier. «Nous sommes ici au cœur de la start-up nation, lançait Cédric O. À savoir cette volonté de faire émerger de nouvelles forces économiques au service de l'emploi et de la souveraineté. Ÿnsect réussit le pari de marier innovation et industrie.»

Une réponse aux besoins alimentaires présents et futurs

«De start-up d'insectes à Licorne, c'est que l'on vous souhaite. Quelle audace et quel courage de faire bouger les lignes en ces temps difficiles», déclarait quant à lui Julien Denormandie. Ce projet qui sera en effet la plus grande ferme verticale au monde, s’ancre dans le territoire et participe à son développement économique et social en créant près de 500 emplois directs et indirects.

«Certes vous apportez une réponse aux besoins alimentaires présents et futurs mais aussi aux enjeux économiques de demain et surtout de l'emploi. Et ici on est morts de faim. Ici nous nous sommes battus pour que cela ne soit plus le parcours du combattant mais le tapis rouge pour les entreprises désireuses de s'implanter», soulignait Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France.

Ÿnsect a donc fait le choix d'Amiens Métropole pour l’implantation de sa ferme verticale ŸnFarm, au sein de la première région agricole française et européenne, ce qui rapproche Ÿnsect des ressources essentielles à son activité. La région des Hauts-de-France est notamment l’une des premières à cultiver le blé et le colza, des céréales dont l'entreprise utilise les co-produits pour l’alimentation de son scarabée Molitor.

C’est aussi une région reconnue pour ses activités de meunerie, d’amidonnerie et de production de bioéthanol, dont les co-produits sont des ressources idéales pour l’approvisionnement d’ŸnFarm.

Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, de Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’alimentation et de Cédric O, Secrétaire d'État chargé de la Transition numérique et des communications électroniques avec la préfète Muriel Nguyen et Antoine Hubert, Pdg et co-fondateur d’Ÿnsect.

Une agriculture régénérative

Par ailleurs, la société labellisée B Corp s’associe à PUR Projet et Noriap et lance le programme d’agriculture régénérative "TerrHa 2040" dont l’enjeu est de contribuer à la régénération et à la préservation des sols et des écosystèmes pour les filières agricoles des Hauts-de-France en plantant 1 700 km de haies et des arbres sur 1 700 ha au sein des parcelles d’ici 2040, soit l’équivalent de 1,8 million d’arbres, chez 1 100 agriculteurs partenaires pour une séquestration de plus de 190 000 tonnes de CO2 d’ici 2040.

Dès 2021, ce seront plus de 7 500 arbres qui seront plantés. «Vous incarnez l'écologie comme une chance, concluait Barbara Pompili. Ici dans la Somme, nous voyons bel et bien une tête de pont de l'écologie de demain. Ce territoire devient une locomotive de la transition écologique. Ÿnsect prouve que l'on peut concilier agriculture, environnement et développement économique du territoire.»

Une aventure collégiale

«ŸnFarm est un exemple réussi de projet commun public-privé : jamais il n’aurait été possible sans l’implication sans faille du Gouvernement, de l’administration, des collectivités, de nos financeurs privés, de nos fournisseurs et de nos clients, assurait Antoine Hubert. C’est grâce à ce collectif que nous parviendrons à répondre aux défis alimentaires et environnementaux majeurs auxquels notre société est confrontée aujourd’hui.»

Le projet a été possible grâce notamment à la subvention européenne BBI JU porté par un consortium d'acteurs européens dans le cadre du projet FarmYng, et à un financement public-privé porté par la Banque des Territoires de la Caisse des Dépôts & consignation, Bpifrance et par un pool de banques françaises, mené par le Crédit agricole Brie Picardie et la Caisse d’Epargne Hauts de France, regroupant par ailleurs Arkéa, Crédit mutuel, BNP Paribas, le Crédit agricole Franche-Comté et la Caisse d’Epargne Normandie. «La Banque des territoires a joué son rôle avec 15 millions d'euros. Un engagement important et nous sommes prêts à continuer», ajoutait Éric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts.