Hauts-de-France
Alliance pour le logement : dix acteurs de la filière signent le pacte de lancement
Le 11 juin dernier à Marcq-en-Barœul, les assises du logement et signé ont été l’occasion de lancer le pacte de lancement de l’Alliance pour les Hauts-de-France.
Le 11 juin dernier, les locaux de la Fédération française du bâtiment Hauts-de-France, situés à Marcq-en-Barœul, ont été le théâtre des Assises régionales du logement. L’objectif : sceller une alliance régionale de tous les acteurs concernés par le sujet «afin de pouvoir ensuite faire des propositions concrètes au gouvernement en matière de logement», résume Emma Desette, directrice régionale par intérim de l’Union régionale pour l’habitat Hauts-de-France (URH) et maître d’œuvre de cette journée. Il faut dire qu’en matière de logement, le constat est sans appel. «Fin 2022, il y avait 220 000 demandes de logements sociaux non satisfaites», détaille-t-elle encore. Et cela n’inclut pas le secteur privé…
Du côté des acteurs régionaux, le constat est d’ailleurs précis. «Dans le parc privé comme dans le parc social, à l’accession comme à la location, la tension est à son maximum », clamait-on d’une seule voix, mardi dernier. «L’accession à la propriété se trouve désormais réservée aux ménages les plus aisés. Il en résulte un blocage complet de toute la chaîne du logement». Alors comment desserrer l’étau ?
«Il faut arrêter de tout décider à Paris»
C’était bien tout l’enjeu de ces Assises qui ont réuni les dix acteurs majeurs de la filière, comprenant les bailleurs sociaux, la fédération du bâtiment, celle des promoteurs, sans oublier les architectes mais aussi les défenseurs des usagers comme la Fondation Abbé Pierre ou encore la Fédération des acteurs de la solidarité Hauts-de-France et, bien sûr, les acteurs institutionnels, maires, présidents d’intercommunalité et la Région.
Xavier Bertrand, retenu pour des obligations politiques, n’était pas présent à ces assises mais avait tout de même enregistré un long message, donnant sa vision des raisons ayant abouti à cette crise. «Il a 4,2 millions de gens mal-logés en France», a lancé le président de région en préambule. «Il faut vite revenir à une véritable politique d’aménagement du territoire. Il faut arrêter de tout décider à Paris. Avec la loi SRU (*), on voit que la France est malade de sa propre administration, des normes et des règles. Revenons à ce que j’appelle la République des territoires. Nous devons nous tenir aux côtés des acteurs». Xavier Bertrand a par exemple fustigé la suppression de la taxe d’habitation qui fait que «certains maires ne voient plus l’intérêt de construire du logement».
40 000 nouveaux logements sur dix ans
À l’issue de plusieurs heures de débats et d’échanges, avec un public composé d’une bonne centaine de techniciens de la filière, les acteurs de cette Alliance pour le logement Hauts-de-France ont signé le pacte de lancement, scellant ainsi la première pierre de ce dispositif porteur d’espoir. Mais désormais, il reste à bâtir l’édifice. Groupes de travail, de discussions, projets, commissions, bref tout reste à construire. Mais au moins, les intentions et le cadre sont en place.
Certains avaient même quelques objectifs chiffrés à avancer. «Dans notre région, 400 000 personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté», a détaillé Jean-Louis Cottigny, président de l’URH Hauts-de-France. En clair, il faut vite construire. «Pour cela, il y a 9 000 friches dans la région». Mais il faut aussi rénover. «73% des logements sociaux sont chauffés au gaz», a-t-il cité en guise d’exemple. S’avançant même sur un objectif : «40 000 nouveaux logements sur dix ans !» L’enfer a toujours été pavé de bonnes intentions. La nouvelle Alliance les transformera-t-elle en actes ?
* Le dispositif de l'article 55 de la loi SRU vise à rééquilibrer l'offre de logement social et abordable sur l'ensemble du territoire, en favorisant une répartition équilibrée du parc social, garante de la mixité sociale et de la solidarité territoriale.