Aliphos s'installe en France
Après une année de travaux, Aliphos, première implantation française du groupe belge Ecophos, va débuter sa production de phosphates bicalciques à Loon-Plage courant novembre. 45 emplois directs ont été créés.
Aliphos Dunkerque est la première implantation en France pour Aliphos, filiale du groupe belge Ecophos, créé en 1996 par le Belgo-Marocain Mohammed Takhim. L’entreprise, qui a connu une croissance fulgurante en quelques années, est spécialisée dans la fabrication de phosphates bicalciques qui entrent dans l’élaboration de l’aliment du bétail (entre 1 et 15% de la formulation finale). Elle possède un site de production près de Rotterdam (Pays-Bas). En Bulgarie, Technophos, autre filiale du groupe, est propriétaire d’un site pilote où des innovations sont régulièrement testées. Le premier atout d’Ecophos est d’être parvenu à se différencier de ses concurrents par un nouveau procédé de fabrication qu’il a lui-même développé. «Celui-ci nous permet d’utiliser une roche à faible teneur en phosphates, dont la ressource est assurée pour au moins 500 ans encore – 80 ans seulement pour la roche à haute teneur en phosphates – et de fabriquer un composé beaucoup plus digestible pour l’animal. Il faut donc en utiliser moins pour le même résultat. L’économie réalisée sur le prix du produit final n’est pas négligeable», précise Jean-Philippe Loy, directeur du site de Loon-Plage, dont l’ambition est d’atteindre une production de 220 000 tonnes par an d’ici la fin du premier semestre 2018.
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Un emplacement stratégique
Ecophos, via sa filiale Aliphos, a consenti à un investissement de 75 millions d’euros pour son implantation dunkerquoise. Un choix géographique qui ne doit rien au hasard. Aliphos Dunkerque a besoin de liaisons maritimes : tant pour recevoir les matières premières (le phosphate en priorité) que pour l’expédition du produit fini (les producteurs d’aliments pour bétail du monde entier). «La zone industrialo-portuaire de Dunkerque est riche de nombreuses entreprises avec lesquelles des synergies sont possibles. Nous avons, par exemple, passé un accord avec le site Total de Dunkerque pour l’utilisation de certains de ses quais», commente Jean-Philippe Loy. Les liaisons routières, autoroutières (A16 et A25) et ferroviaires à proximité ainsi que la présence d’un réseau étoffé d’entreprises de sous-traitance industrielle avaient fini de convaincre Mohammed Takhim.
45 emplois directs ont été créés pour faire tourner l’usine qui va fonctionner 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. «Nous avons eu la chance de trouver sur le territoire les compétences dont nous avions besoin et avons beaucoup recruté au niveau bac professionnel. Nous avons aussi souhaité intégrer dans chaque équipe un jeune qualifié mais sans expérience professionnelle», précise Jean-Philippe Loy. Le site accueille actuellement des collaborateurs du siège du groupe (situé à Louvain-la-Neuve en Wallonie) et du site pilote, venus épauler leurs collègues français pour la mise en route de l’usine.