Entrepreneuriat
Alexis Grand Est consolide son nouveau modèle
Après quinze ans à la présidence d’Alexis Grand Est, Jacques Bachmann, le fondateur de Noremat (groupe Actibac) à Ludres, a décidé de laisser sa place à la nouvelle génération en la personne de Pierre Georges, ancien directeur Lorraine de la banque Kolb et aujourd’hui secrétaire général du groupe Actibac. Ce changement de présidence boucle la rénovation de la structure d’accompagnement de porteurs de projets de création d’entreprise entamée depuis deux ans.
Changement de présidence mais pas d’ADN ! Jacques Bachmann, président de l’accompagnateur de créateurs d’entreprise, Alexis Grand Est, cède sa place après quinze ans passés à sa tête. «Rien ne m’obligeait à quitter la présidence mais j’ai estimé que je n’étais plus à ma place. Je n’ai plus les connexions au niveau local et plus vraiment la même crédibilité», assure le fondateur de Noremat à Ludres aujourd’hui entité de son groupe familial Actibac. Début décembre dans les locaux de l’accompagnateur de porteurs de projets de création d’entreprise sur le site Saint-Jacques à Maxéville, l’entrepreneur lorrain connu et reconnu pour sa sagesse entrepreneuriale et un humanisme certain, explique le pourquoi de cette décision.
Une page se tourne et d’autres commencent déjà à s’écrire pour cette structure créée il y a plus de quarante ans (en 1982) pour répondre notamment à la crise de la sidérurgie et à la désindustrialisation en permettant aux salariés touchés de s’orienter vers la création d’entreprise. Le changement de direction, après le départ de Louis-Michel Barnier (remplacé par Sylvia Collin) et la nouvelle gouvernance avec un conseil d’administration rajeuni et aujourd’hui une nouvelle présidence, enclenche une nouvelle étape dans cette structure.
«Nous avons toujours eu cette conviction que c’est la création d’un maillage économique dense qui permet de redynamiser l’économie locale et participer à l’insertion par l’activité économique», explique l’aujourd’hui ancien président. Même approche affichée par son successeur, Pierre Georges, secrétaire général du groupe Actibac, ancien directeur Lorraine de la banque Kolb puis de la Société Générale, qui est aujourd’hui, à 42 ans, le nouveau pilote de l’avion d’accompagnement entrepreneurial. Un profil de banquier et financier jugé adapté au modèle économique et organisationnel mis en place par l’accompagnateur depuis maintenant deux ans.
Ingénierie au service des territoires
«Ce qui était vrai il y a quarante ans, ne l’est plus aujourd’hui. Depuis dix ans, un nouveau modèle économique a été élaboré avec notamment la mise en place de services payants pour les créateurs que nous accompagnons. Si on ne l’avait pas fait, nous ne serions plus là aujourd’hui», assure Jacques Bachmann. Une nécessité pour cette structure d’accompagnement à vocation régionale Grand Est (avec neuf établissements et neuf permanences sauf en Alsace, territoire à conquérir) histoire de continuer à perdurer. Avec un budget de 1,7 M€ et une équipe d’une trentaine de personnes, toujours subventionné mais de moins en moins aujourd’hui et encore plus demain du fait du contexte politique.
Alexis accueille plus de mille personnes par an et huit cents dans une démarche d’accompagnement. Le tout complété par sa couveuse d’entreprises, Grand test. Elle permet à tout porteur de projet de tester son activité avec la signature d’un contrat CAPE (Contrat d’appui au projet d’entreprise), tout en conservant ses droits (salariés à temps partiel, étudiants, demandeurs d’emploi). L’accompagnement, structuré de six à trente-six mois, concourt à la création et au développement d’une entreprise durable. Ciblé sur les TPE, Alexis s’affiche comme une véritable ingénierie aux services des territoires.
«C’est un axe sur lequel nous allons continuer à travailler en renforçant l’existant et muscler notre présence sur les différents territoires et notamment ceux où l’attractivité économique est à développer. Nous devons continuer à être impliqués dans les tissus locaux», assure Pierre Georges. Organisme de formation (certifié Qualiopi), la structure vise à donner aux créateurs les clés pour devenir des entrepreneurs agiles, capables de comprendre leur environnement.
Services payants à développer
«Notre mission est d’accompagner les créateurs et surtout aujourd’hui les faire monter en puissance.» Pour Pierre Georges, c’est un des axes prioritaires de sa feuille de route. «La transformation de la société, la conjoncture difficile va entraîner bon nombre de personnes à abattre la carte de l’entrepreneuriat. Nous devrons être présents pour les accueillir, les aiguiller et répondre au mieux à leurs attentes.» L’accompagnement demeure le cœur du moteur d’Alexis. «Être accompagné par Alexis, c’est être accompagné par un conseiller dédié. Le porteur de projet avance à son rythme. Nous sommes là pour l’aider à structurer sa démarche, à produire un business plan fiable», explique Sylvia Collin, la déléguée générale d’Alexis. Le tout additionné à des programmes ponctuels d’accompagnement collectif, «en s’appuyant sur des méthodologies d’animation et de facilitation de l’intelligence collective.» Le développement de services payants complémentaires, en matière de communication ou de juridique, s’affirme aujourd’hui comme un des axes de développement pour les années à venir. «C’est indispensable pour permettre à notre modèle économique d’être pérenne», assure le nouveau président. Une nouvelle ère apparaît aujourd’hui en marche.