Entrepreneuriat
Alexis Grand Est change de président mais pas de cap
Après quinze ans à la présidence d’Alexis Grand Est, Jacques Bachmann, le fondateur de Noremat à Ludres aujourd’hui entité de son groupe familial Actibac, a décidé de laisser sa place à la nouvelle génération en la personne de Pierre Georges, ancien directeur Lorraine de la banque Kolb et aujourd’hui secrétaire général du groupe Actibac. Ce changement de présidence boucle la rénovation de la structure entamée depuis deux ans.
Changement de présidence mais pas d’ADN ! Jacques Bachmann, président de l’accompagnateur de créateurs d’entreprise, Alexis Grand Est, cède sa place après quinze ans passé à sa tête. «Rien ne m’obligeait à quitter la présidence mais j’ai estimé que je n’étais plus à ma place. Je n’ai plus les connexions au niveau local et plus vraiment la même crédibilité», assure le fondateur de Noremat à Ludres aujourd’hui entité de son groupe familial Actibac.
C’est Pierre Georges, secrétaire général du groupe Actibac (il n’y a pas de hasard : NDLR), ancien directeur Lorraine de la banque Kolb puis de la Société générale, qui est aujourd’hui, à 42 ans, le nouveau président d’Alexis Grand Est.
Un profil adapté au modèle économique et organisationnel mis en place par l’accompagnateur depuis maintenant deux ans.
Le changement de direction, après le départ de Louis-Michel Barnier (remplacé par Sylvia Collin) et la nouvelle gouvernance avec un conseil d’administration rajeuni et aujourd’hui une nouvelle présidence, enclenche une nouvelle étape dans cette structure créée il y a plus de quarante ans (en 1982) pour répondre notamment à la crise de la sidérurgie et à la désindustrialisation en permettant aux salariés touchés de s’orienter vers la création d’entreprise.
«Ce qui était vrai il y a quarante ans, ne l’est plus aujourd’hui. Depuis dix ans, un nouveau modèle économique a été mis en place avec notamment avec l’instauration de services payants pour les créateurs que nous accompagnons. Si on ne l’avait pas fait, nous ne serions plus là aujourd’hui», assure Jacques Bachmann.
Avec un budget de 1,7 M€, toujours subventionné mais de moins en moins aujourd’hui et encore plus demain du fait du contexte, Alexis accueille plus de mille personnes par an et huit cents dans une démarche d’accompagnement.
Un accompagnement qui entend se renforcer. «Accompagner les créateurs d’entreprise demeure notre ADN et surtout aujourd’hui il faut continuer à les faire monter en puissance pour recréer de l’économie sur nos territoires. La conjoncture actuelle va entraîner l’arrivée de nombreux postulants à la création d’entreprise, il va falloir les accompagner», explique Pierre Georges.
L’enjeu de la reprise-transmission
À dimension régionale Grand Est aujourd’hui (neuf établissements et neuf permanences) mais pas encore présent en Alsace, Alexis entend consolider ses acquis et ses ancrages locaux en lien direct avec les différentes collectivités territoriales «histoire de répondre réellement à leurs besoins en terme d’activité économique», assure le nouveau président.
Le tout avec un axe affirmé sur la problématique de la reprise-transmission. Une urgence vitale pour le tissu économique, un tiers des dirigeants âgés de 65 ans ou plus ne se préoccupent pas encore de la transmission de leur entreprise. En Meurthe-et-Moselle, 7 500 entreprises ont été identifiées comme à transmettre dans les dix ans à venir.
«Je n’ai qu’un seul regret ! C'est sur le sujet de transmission et reprise d'entreprise que j'ai des regrets Je suis convaincu que, collectivement, nous ne savons pas traité cette problématique. Toutes les compétences techniques sont présentes mais l’aspect psychologique n’est pas pris en compte», constate Jacques Bachmann.
Un sujet qu’Alexis Grand Est devrait continuer à porter en tentant de proposer les solutions d’accompagnement nécessaires.