Une loi de 2019 légiférant sur la vente de perruques a failli sonner le glas de son site de e-commerce

Alexie Plichon : «On croit énormément au service et à l’aspect humain»

1001perruques.com était un site internet dédié au commerce de perruques, qu’elle avait créé initialement pour sa maman, prothésiste capillaire et coiffeuse. Pour Alexie Plichon, ingénieure textile sortie de l’Ensait à Roubaix en 2010, il s’agissait d’un «hobby», une adresse sur laquelle elle intervenait pour «améliorer quelques fonctionnalités», comme elle l’explique. Jusqu’en 2017, année choisie par la jeune femme, après plusieurs expériences dans la grande distribution, pour s’y consacrer à plein temps.

Alexie Plichon, créatrice de 1001perruques.com.
Alexie Plichon, créatrice de 1001perruques.com.

La Gazette : Pourquoi avoir choisi de vous investir à 100% sur ce site ?

Alexie Plichon : Je me suis dit que ce site avait du potentiel. J’ai réfléchi sur la manière de le faire évoluer pendant un peu plus de six mois, avant de créer officiellement l’entreprise, et j’ai rejoint l’incubateur de Blanchemaille (7e promo, septembre 2017) à Roubaix. La perruque est quelque chose que je connais très bien. La maladie est un vrai sujet. Il y a aussi toute l’esthétique autour de la perruque. C’était un projet pas totalement exploité, ça allait dans le bon sens que je le reprenne.

Qu’avez-vous apporté de plus ?

Déjà, de la disponibilité ! On a pu mettre à jour tout notre catalogue en ligne. On a développé une chaîne Youtube sur laquelle plus de 70 vidéos sont proposées, avec beaucoup plus de tutos pour montrer comment une perruque se pose, s’entretient ou se lave. La tendance en perruque, c’est avoir la même coupe qu’avant, que ce soit indétectable. Cette phase-là était très importante, parce que les clients, on ne les a qu’au téléphone, on ne les voit pas. Aider à choisir au mieux son produit en ligne avec un service client irréprochable, c’est le but ! Je veux pouvoir apporter un service identique à celui de ma maman quand elle rencontre les gens physiquement. 

Mais très rapidement, vous avez été obligée de revoir votre modèle économique...

Oui ! Au début, on a connu une belle croissance, avec une belle note des clients, mais on s’est vite retrouvé confrontés à un problème : une loi d’avril 2019, qui augmente certes le plafond du remboursement de la perruque (on passe de 190 euros à 350 euros), est venue encadrer la délivrance de la première perruque, possible uniquement dans un point de vente physique. Sachant que l’assurance maladie ne rembourse qu’une perruque tous les 12 mois, et que nous sommes spécialisés dans le e-commerce, il a fallu se creuser les méninges. 

Comment avez-vous rebondi ?

On a eu l’idée de créer notre propre marque - ‘‘Ma Chevelure’’ - et de la développer dans les pharmacies ! Avec la présence de nos produits dans les officines, c’était un nouvel axe de développement. Sur le site, 10 000 modèles environ sont proposés, et près de 500 sont référencés en pharmacie. Parallèlement on a lancé un magazine, Ma Chevelure, avec ma maman qui raconte son expertise et avec des témoignages de pharmaciens qu’on a sensibilisés. On explique également comment trouver sa solution capillaire, on évoque la collection, les modèles, les couleurs, on parle des remboursements, et on donne le lien d’associations. 

Avec à la clé un nouveau concept...

La grosse révolution apportée chez "1001perruques", c’est ce réseau de distribution en pharmacie, un peu plus de 50 dans les Hauts-de-France et plus d’une centaine en France. Nous avons recruté deux commerciaux pour le développer. Avec des officines qui doivent pouvoir recevoir les patients dans un espace de confidentialité spécialement aménagé, parce qu’on croit énormément au service et à l’aspect humain. De notre côté, nous les rendons visibles auprès des médecins.