Agrocomposites devient un rendez-vous mondial
Agrocomposites Europe 2012 , qui a eu lieu à Saint-Quentin et Amiens les 22 et 23 novembre derniers, est devenu un rendez-vous mondial rassemblant chercheurs, experts et industriels. L’industriel japonais Mitsubishi Chemical Corporation était l’un des invités.
Depuis cinq ans, la chambre de commerce de l’Aisne met en exergue le secteur des agrocomposites au cours d’une journée qui rassemble des chercheurs et des industriels. « Ce rendez-vous n’aurait pu voir le jour sans l’engagement des trois pôles de compétitivité », a précisé en ouverture de discours Charles Ribe, le président de la CCI Aisne, devant une salle comble. Au fil des années, cette manifestation a pris une telle ampleur qu’elle est devenue en peu de temps une référence. Les agrocomposites sont une véritable vitrine des réussites européennes dans ce domaine, notamment picardes, à l’instar de Faurecia de Méru (Oise). François Vanfleteren, qui a créé avec trois autres industriels belges la société Lineo, a participé pour la première fois à ces deux journées : « Notre objectif est de trouver des marchés correspondant aux propriétaires du lin. C’est un marché difficile, et il faut, pour les industriels, un temps de compréhension et de réflexion pour utiliser cette fibre. »
Optimiser les ressources naturelles
Pour la première fois, la cinquième édition s’est déroulée sur deux jours, les 22 et 23 novembre, dans deux villes différentes, Saint-Quentin et Amiens, et sur deux volets : une première journée avec des conférences, des débats, des tables rondes, des ateliers technologies et des rencontres d’affaires ; une seconde journée avec des visites techniques qui ont permis aux participants de se familiariser avec l’élaboration des composites et de découvrir leur application dans le bâtiment. L’édition 2012 a dépassé les frontières européennes et est devenue un rendez-vous international avec la présence d’entreprises et d’experts internationaux dont celle de Shigeaki Yamane, de Mitsubishi Chemical Corporation. « Nous travaillons sur des produits de nouvelle génération avec l’objectif d’optimiser les ressources naturelles », explique celui qui est venu expliquer la stratégie de Mitsubishi Chemical Corporation qui vient de conclure un partenariat exclusif avec Faurecia pour le codéveloppement et la fabrication en grande série de bioplastiques destinés aux systèmes d’intérieur d’automobile. La filiale du constructeur Peugeot n’est pas la seule à se pencher sur l’avenir des agrocomposites. Le groupe européen Eurocopter (filiale de EADS) s’y intéresse aussi, tout comme le CVG (Centre de valorisation des glucides) et le Codem (centre régional de transfert de technologie dédié au bâtiment durable et aux écomatériaux) d’Amiens. Sans oublier les pôles de compétitivités picards UP-tex (textile), i-Trans (transports) et IAR (agroressources) qui poursuivent leurs recherches. Pour l’édition 2012, les organisateurs ont mis en place des rencontres et un dîner d’affaires. Deux moments forts qui se sont adressés aux professionnels du secteur des agrocomposites et des composites. Une initiative qui a connu un franc succès avec 200 rendezvous préprogrammés.
Une croissance à deux chiffres
Avec les agrocomposites, la CCI de l’Aisne ne s’est pas trompée de cible. Car ce secteur, encore méconnu du grand public, devrait connaître une croissance à deux chiffres sur les prochaines années, liée à plusieurs facteurs : la hausse des prix du pétrole et des dérivés pétrochimiques, l’intérêt croissant des gouvernements pour des produits à plus faible empreinte environnementale et les faibles prix des composites végétaux. Avec cet engagement de la CCI de l’Aisne et les retombées internationales de la manifestation, les industriels picards ont tout à gagner car les applications sont variées et infinies : transport, bâtiment, biens d’équipement. Les propriétés mécaniques que confèrent les fibres végétales aux matériaux permettent des applications de haute technicité.