Afibel : la renaissance de la marque historique de VPC

C'est la première fois que l'entreprise ouvre ses portes à la presse. Pourtant, avec plus de 60 ans d'expérience dans le textile, Afibel est une marque bien connue du paysage régional. A l'heure où le numérique est devenu un canal de consommation majeur, Afibel se lance dans une vraie transformation.

L'ensemble des pièces sont conçues à Villeneuve-d'Ascq et produites majoritairement en France et en Europe explique Christine Bocquet, directrice générale d'Afibel.
L'ensemble des pièces sont conçues à Villeneuve-d'Ascq et produites majoritairement en France et en Europe explique Christine Bocquet, directrice générale d'Afibel.

Une révolution oui, mais en gardant les fondamentaux. Autrement dit, les catalogues si chers aux clientes fidèles d'Afibel – dix catalogues par saison – ne sont pas prêts de disparaître. Actuellement, 85% des ventes se font via la vente par correspondance, le reste sur le web. «Trente collaborateurs travaillent à la saisie des commandes papier et au traitement des chèques», précise Christine Bocquet, toute nouvelle directrice générale, nommée en janvier 2021.

Sous le giron du groupe Damartex depuis 2010, Afibel a été pionnière de la mode morphologique – et de ce qu'on appelle aujourd'hui le «body positive» –, dès sa création en 1954, en proposant des vêtements du 36 au 62. Les ateliers s'installent à Villeneuve-d'Ascq dans les années 1960, une période faste pour les vépécistes. «Dans les années 1990, l'entreprise embauchait 300 collaborateurs et a même fait sa première entrée en Bourse», détaille Christine Bocquet. Une dizaine d'années après, l'entreprise exporte vers l'Angleterre, qui reste encore aujourd'hui son premier marché à l'export (sur les six pays sur lesquels Afibel est présente) avec 150 000 clientes. Ces heures de gloire seront ensuite douchées par la crise de la vente à distance, suivie par celle de l'habillement, qui font plonger l'entreprise dans des heures sombres.

Axer le modèle sur le web et la VPC

«Nous sommes en train de réinventer le business model. Nous avons d'importants enjeux de conquête», explique la directrice générale. Si l'entreprise affiche un chiffre d'affaires de 100 M€ (dont 85% en France), elle n'a pour l'instant pas encore atteint la rentabilité. Derrière ces nouveaux projets, une stratégie ambitieuse en matière de digitalisation pour conquérir une clientèle plus jeune (le cœur de cible est âgé de 75 ans et plus). «En 2020, nous avons gagné +120% de nouvelles clientes et réalisé +80% de croissance sur le web. Nos catalogues ont changé et se sont modernisés, mais nous voulons aussi garder nos clientes historiques», précise Christine Bocquet. L'an prochain, Afibel espère réaliser 30% de son chiffre d'affaires sur le web, en investissant 2,5 M€ par an dans le digital sur au moins trois ans.

Une nouvelle offre et des collections capsules

Qualité des matières et des coupes, style coloré et fantaisie... les dix stylistes-modélistes d'Afibel poursuivent ce qui a fait le succès de la marque : s'adapter à toutes les morphologies féminines. «Plus de 60% de l'offre est proposée jusqu'à la taille 60 et plus, contre 30% il y a deux ans. L'idée est de moderniser notre offre», complète Marie-Cécile Rocher, nouvellement nommée directrice générale adjointe en charge de la transformation et du marketing. Un tiers de l'offre est «made in France», avec l'ambition d'atteindre 25% de produits écoconçus en 2022.