Afflux de commandes de drapeaux tricolores chez Doublet

Au lendemain des attentats qui ont touché Paris, le groupe Doublet, leader européen de la fabrication de drapeaux, a dû répondre à un afflux sans précédent de commandes de l'étendard français. Après la tempête, retour au calme...

Il faut compter en moyenne cinq minutes pour confectionner un drapeau classique. Depuis le 13 novembre, les commandes ont doublé voir triplé, d'où la fabrication de 10 000 à 15 000 drapeaux en deux semaines...
Il faut compter en moyenne cinq minutes pour confectionner un drapeau classique. Depuis le 13 novembre, les commandes ont doublé voir triplé, d'où la fabrication de 10 000 à 15 000 drapeaux en deux semaines...

 

Il faut compter en moyenne cinq minutes pour confectionner un drapeau classique. Depuis le 13 novembre, les commandes ont doublé, voire triplé, d'où la fabrication de 10 000 à 15 000 drapeaux en l'espace de deux semaines...

Il faut compter en moyenne cinq minutes pour confectionner un drapeau classique. Depuis le 13 novembre, les commandes ont doublé, voire triplé, d'où la fabrication de 10 000 à 15 000 drapeaux en l'espace de deux semaines...

 Personne chez Doublet n’avait imaginé une telle croissance des ventes du drapeau tricolore et pourtant il n’a fallu que quelques heures pour voir les Français s’arracher leur symbole national. Le site qui ne compte généralement que 1 000 visites par week-end a connu un trafic impressionnant de 10 000 visiteurs le samedi et dimanche suivant le vendredi noir. Les internautes ont commencé par s’informer sur la façon de mettre le drapeau en berne. Mais, très vite, le désir de posséder un drapeau français l’a emporté. “Dès le lundi, les commandes sont montées en puissance et il a fallu se réorganiser“, explique Arnaud Meunier, directeur marketing de l’entreprise. La filiale allemande du groupe – qui produit de très gros volumes, plus importants qu’à Avelin – a renforcé la production de drapeaux français afin de répondre à la très forte demande. Une réorganisation au niveau commercial était tout autant nécessaire, car “il fallait aussi honorer le délai de toutes les autres commandes“, note l’intéressé. L’annonce du président François Hollande la semaine dernière qui demandait à tous les Français de pavoiser leur habitation de bleu-blanc-rouge a concouru à la deuxième vague de commandes. “À ce moment là, il y a eu un pic énorme à hauteur d’une commande par minute. Nous avons même été obligé de créer un espace d’attente pour les clients venus à Avelin“, indique le directeur commercial.

 Un sentiment particulier. Difficile de se réjouir d’une telle croissance des ventes dans un climat aussi morose : “c’est très triste de produire autant dans ce contexte, mais nous étions obligé de répondre à cette attente“, déclare Arnaud Meunier. Chez Doublet, on confectionne en moyenne 5 000 drapeaux chaque mois. Depuis le 13 novembre, entre 10 000 et 15 000 étendards ont été vendus… Des chiffres qui révèlent un changement de mentalité des Français. “On assiste à un véritable basculement. Les Français se sont réapproprié le drapeau, ils sont passés du nationalisme au patriotisme“, constate ce dernier qui prédit une vente sur le long terme du drapeau.

 Des événements plus heureux à venir. Avec l’Euro de football qui se jouera sur l’Hexagone en juin prochain, le groupe sera à nouveau sollicité, cette fois dans un tout autre contexte. “Nous serons heureux de fabriquer des drapeaux pour un tel événement sportif“, dit-on chez Doublet. La dernière fois que les ventes étaient aussi élevées, c’était lors de la coupe du monde au Brésil en 2014. Aujourd’hui, le drapeau tricolore, symbole de l’attachement à la nation, est partout, même sur les profils Facebook…

 ENCADRE DOUBLET

Créée en 1832, l’entreprise a été rachetée par Maurice Doublet en 1932, puis reprise par son fils Luc en 1969. Le groupe familial est depuis des années le leader de la fabrication de drapeaux à l’échelle européenne. Doublet possède des filiales dans sept pays différents – France, Allemagne, Pologne, Espagne, Portugal, Grande-Bretagne et Etats-Unis – et compte 350 salariés, dont 150 sur le site nordiste d’Avelin.

Marie BOULLENGER