Aéronautique
Aérogame séduit les jeunes avec un escape game
Le cluster Altytud a organisé la troisième édition de l’opération Aérogame, qui a pour objectif de faire découvrir à des collégiens et des lycéens les métiers de l’industrie aéronautique.
« Il s’agit cette année de la plus grosse opération jamais organisée. Une semaine après l’envoi des invitations, nous étions complets, nous avons même été obligés de refuser du monde », confie Sophie Pouillart, chargée de mission au sein du cluster régional des acteurs de l’aéronautique, Altytud. Imaginé sous la forme d’un jeu d’énigmes, Aérogame a fait découvrir, le 30 mai dernier, à 220 élèves issus de huit établissements de la Somme les sites d’Airbus Atlantic, Laroche Industries, Bétrancourt, Figeac Aéro ou encore Suma Aéro-mécanique.
« Ouvrir la porte de nos entreprises nous permet aussi de casser les idées reçues dont nous sommes encore trop souvent victimes dans l’industrie. C’est l’occasion de démontrer que nos métiers sont intéressants et épanouissants », observe Arnaud Soulet, vice-président du cluster Altytud et directeur du développement commercial au sein de Laroche Industries. Une façon aussi de préparer l’avenir. « Ces rencontres sont un moyen de semer des petites graines qui écloront peut-être dans plusieurs années », espère Arnaud Soulet. Ce dernier rappelle également que le secteur aéronautique est en pleine croissance.
En effet, depuis la fin de la crise sanitaire, le secteur aérien doit faire face à des affluences record de voyageurs, faisant gonfler comme jamais les carnets de commandes des avionneurs et de leurs sous-traitants. Une croissance forte qui côtoie un autre enjeu, et non des moindres : l’arrivée dans les années à venir d’avions « propres ». Pour faire face à ces défis, les 120 entreprises aéronautiques des Hauts-de-France recrutent massivement. Début 2024, elles cherchaient plus de 420 personnes. « Nous avons aussi bien besoin de Bac+5 que de BTS ou de Bac Pro. Chez Laroche, par exemple, nous recherchons des ingénieurs comme des ajusteurs monteurs », souligne Arnaud Soulet.
Des métiers porteurs
Conscients de la nécessité d’aller vers les plus jeunes, les industriels du cluster Altytud ont été nombreux à participer à l’opération Aérogame. « C’est la troisième fois que nous accueillons des élèves, c’est très important de présenter la réalité de nos métiers et répondre aux éventuelles questions », assure Luc Bétrancourt, président de la société du même nom, spécialisée dans l’usinage de pièces mécaniques à Albert. « Cette immersion rend les choses plus concrètes. Les élèves voient bien que nos métiers ne sont ni obsolètes ni dégradants. Au contraire, nous avons intégré l’intelligence artificielle et la réalité virtuelle, nous sommes pleinement tournés vers l’avenir », ajoute l’entrepreneur qui rencontre, comme beaucoup, des difficultés à recruter. « Nous sommes actuellement une cinquantaine et nous avons plusieurs postes à pourvoir. Aujourd’hui, clairement, le manque de personnel nous empêche de nous développer », confie-t-il.
Une problématique partagée par Bruno Pezeril, dirigeant de Suma Aéro-mécanique, entreprise spécialisée dans l’usinage à Albert. « Nos métiers sont porteurs mais ils pâtissent d’une mauvaise réputation. Il faut encore lutter contre ça », regrette-t-il. Un message, semble-t-il, bien reçu par les participants. « Les retours sont très bons », confirme de son côté Christian Di Maggio, professeur d’EPS et référent orientation au collège de Poix-de-Picardie. « Le fait d’organiser les visites sous forme d’escape game est une très bonne idée, cela change des visites classiques », conclut-il.