Université du Littoral et de la Côte d’Opale

Accompagner le développement du Dunkerquois

L’Université du Littoral et de la Côte d’Opale veut apporter sa contribution au développement du dunkerquois qui s’apprête à accueillir de nombreuses entreprises dans les technologies électriques. Pour ce faire, elle compte élargir sa palette de formations. Explications.

Hassane Sadok, président de l’ULCO (à droite) et Patrice Vergriete, président de la Communauté Urbaine de Dunkerque (au centre). © Aletheia Press/Morgan Railane
Hassane Sadok, président de l’ULCO (à droite) et Patrice Vergriete, président de la Communauté Urbaine de Dunkerque (au centre). © Aletheia Press/Morgan Railane

Carré d’as pour le dunkerquois ? «Pour développer un territoire, il faut que le politique, l’économique et l’académique travaillent dans le même sens» résume Hassane Sadok, président de l’ULCO. À ses côtés, pour une conférence de presse dédiée au développement des formations qui s’est déroulée le 10 janvier, Patrice Vergriete, président de la CUD et maire de Dunkerque approuve.

«Il y a huit ans de cela, les élus, à travers les États Généraux de l’emploi local, ont validé une feuille de route économique avec des objectifs de développement économique : la question industrielle avec l’idée d’anticiper les mouvements en accompagnant l’industrie dans sa transformation écologique. Ce qui signifie deux choses : adapter notre industrie existante aux enjeux de transformation écologique, mais aussi se positionner sur les grandes filières d’avenir, traduit par l’arrivée de Verkor» explique Patrice Vergriete.

16 000 emplois supplémentaires

En effet, d’après les experts, 16 000 emplois nouveaux sont prévus dans l’agglomération dans les cinq à dix ans en intégrant l’arrivée de Verkor (usines de batteries électriques), Clarebout (usine de transformation de pommes de terre), et l’installation d’un EPR à Gravelines. Un scénario où toutes les planètes sont alignées...

Pour autant, ce constat montre une problématique cruciale pour l’agglomération dunkerquoise : les ressources humaines. Cet enjeu se double d’un mouvement démographique qui semble avoir commencé l’an dernier. Pour la première fois, depuis près de trente ans, l’agglomération voit sa population se stabiliser et Dunkerque reprendre même un peu d’habitants. Pour l’ULCO, cette situation est une opportunité pour engager une seconde phase de croissance importante, trente ans après sa création.

Des centaines d’étudiants supplémentaires

À la suite de la visite de la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, le 8 décembre dernier, l’œil de l’état s’est encore rapproché du territoire. Les trois dernières demandes de l’ULCO pour des nouveaux parcours ont été acceptées. Et plusieurs projets sont lancés par l’université. L’École d’Ingénieurs élargit ses parcours sur tous les sites (notamment avec l’ouverture d’une formation agroalimentaire à Boulogne-sur-Mer). «Le Génie industriel ouvrira en apprentissage à Dunkerque à la rentrée prochaine» annonce également Hassane Sadok.

Mais ce n’est pas tout. Entre 2024 et 2026, l’ULCO réclame quatre autres ouvertures de départements : en génie-chimie, hygiène-sécurité-environnement, management-logistique-transport, et sciences-génie-matériaux. Des cours en alternance en anglais, des duplications de ses formations, un développement vers une filière santé, les projets défilent. En tout, ce sont plusieurs centaines d’étudiants supplémentaires qui sont attendus. Pour l’instant, l’ULCO n’a obtenu que 9 postes supplémentaires dont 7 enseignants-chercheurs.

L’ULCO aura besoin de 6 à 7 000 m² supplémentaires. © Aletheia Press/Morgan Railane

Des métiers à la pelle

Pour concrétiser ces projets, l’ULCO aura besoin d’espace : 6 à 7 000 m² à construire ; «avec peut-être une période de transition avant que nous ne construisions quelque chose de neuf. Nous avons plusieurs sites en vue» indique le maire de Dunkerque. Toute la stratégie doit aboutir à former une suite de métiers impressionnante. Sur la décarbonation industrielle, la palette est la suivante : opérateurs de production et de conduite d’installations industrielles, électromécaniciens, monteurs, assembleurs, câbleurs, tuyauteurs, soudeurs, canalisateurs, électriciens, électroniciens, techniciens de laboratoire…

L’ULCO compte aujourd’hui 10 400 étudiants (dont 1 100 apprentis) répartis de manière à peu près égale entre Boulogne-sur-Mer, Calais et Dunkerque avec 3 000 étudiants chacune et Longuenesse avec 800 étudiants. À Dunkerque, l’objectif est d’atteindre 5 000 étudiants. Les Journées portes ouvertes se tiendront sur les 4 sites de l’ULCO le 4 février prochain.