Accident de car de Millas: deux ans de prison ferme requis contre la conductrice 

Le parquet a requis jeudi cinq ans de prison, dont deux ans ferme, en appel contre Nadine Oliveira, la conductrice du car scolaire heurté par un train à Millas (Pyrénées-Orientales) en 2017, coupable selon lui d'avoir provoqué...

La carcasse d'un car scolaire heurté par un train, le 15 décembre 2017 à Millas, dans les Pyrénées-Orientales, au lendemain de l'accident © RAYMOND ROIG
La carcasse d'un car scolaire heurté par un train, le 15 décembre 2017 à Millas, dans les Pyrénées-Orientales, au lendemain de l'accident © RAYMOND ROIG

Le parquet a requis jeudi cinq ans de prison, dont deux ans ferme, en appel contre Nadine Oliveira, la conductrice du car scolaire heurté par un train à Millas (Pyrénées-Orientales) en 2017, coupable selon lui d'avoir provoqué la mort de six collégiens tués dans l'accident.

En première instance, Mme Oliveira avait été condamnée à un an de prison ferme - sous bracelet électronique - et quatre ans avec sursis. Comme lors de ce premier procès, le réquisitoire a été prononcé en l'absence de la prévenue, victime d'un malaise en pleine audience au quatrième jour de son procès en appel et qui n'a plus été en mesure d'y assister depuis le 10 octobre.

"J'ai la conviction que madame Oliveira, une conductrice indisciplinée et inexpérimentée, a franchi ce passage à niveau sans aucune attention à ces barrières", a dit l'avocat général Franck Lagier, déplorant que la prévenue ait "imposé un procès d'appel aux parties civiles qu'elle ne s'est elle-même pas imposé".

M. Lagier a insisté sur le "déni important de réalité" de la conductrice "qui expulse tout ce qui vient à l'encontre de son mantra: +les barrières étaient levées+".

Depuis le début de l'enquête, Nadine Oliveira a toujours soutenu que les barrières du passage à niveau de Millas étaient levées lorsqu'elle s'est engagée avec son car, violemment percuté par un TER.

"C'est la raison pour laquelle j'ai fait appel", avait-elle expliqué à la barre au début des audiences, "parce que les barrières étaient levées".

Une version largement démentie par de nombreux témoignages et experts, a rappelé l'avocat général jeudi, citant plusieurs témoins s'étant succédé à la barre pendant trois semaines d'audiences, comme ces automobilistes situés à proximité, qui ont vu "le bus pousser tranquillement la barrière".

Mais aussi Alicia Poveda, assise à l'avant du bus, à la droite de la conductrice. La jeune femme, aujourd'hui amputée d'une jambe, a expliqué, depuis sa première audition jusqu'à ce procès en appel: "j'ai vu que la barrière était fermée, elle était complètement fermée, le bus a poussé la barrière et elle s'est cassée", a rappelé Franck Lagier.

Les expertises techniques, ferroviaires notamment, font que "le doute ne peut demeurer dans l'esprit de la cour, il est indubitable qu'elle (la barrière, ndlr) était bien baissée", a martelé l'avocat général.

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