Accante : l'impression 3D au service de l'innovation médicale

Spécialisée dans la fabrication en impression 3D de prototypes industriels et pièces fonctionnelles pour les mini-séries, l'entreprise Accante est aussi un bureau d'études innovant dans le milieu médical. Elle a ainsi créé deux produits pour le secteur de l'orthodontie. Durant cette crise, elle conçoit bénévolement des visières en plastique pour le secteur médical.

Stéphane Watré, l'un des deux co-fondateurs d'Accante.
Stéphane Watré, l'un des deux co-fondateurs d'Accante.

Lancée dans un atelier à la pépinière Créamanche, située à Saint-Léonard, et suivie par Eurasanté, Accante va bientôt déménager à Marquise dans des locaux plus grands. En quatre ans, cette jeune société a su s’imposer dans le milieu de l’impression 3D et dans l’innovation médicale grâce à la complémentarité des deux cofondateurs : Stéphane Watré, entrepreneur dans l’âme et féru de nouvelles technologies, et le docteur en orthodontie François Damay, créatif et innovant.

Ensemble, ils se sont spécialisés dans l’impression 3D, forts d’un parc de 25 imprimantes 3D, et se sont fait d’abord connaître par leurs capots d’imprimantes nouvelle génération, qui contiennent des pièces imprimées en 3D. Ces derniers, conçus et fabriqués dans leurs locaux, améliorent l’impression en supprimant le possible phénomène de décollement du plateau, filtrent une partie des particules fines émises et sécurisent les imprimantes. Ce succès – 250 000 pièces ont été conçues en quatre ans – leur a donné d’autres idées. «L’impression 3D permet de modéliser et tester rapidement un produit, explique Stéphane Watré. Grâce à cette expertise et nos imprimantes, nous concevons rapidement des prototypes industriels et pièces fonctionnelles pour les mini-séries. Puis, avec cette technologie d’impression 3D et notre bureau d’études, nous avons conçu, sous l’impulsion de François Damay, qui est docteur en orthodontie, deux innovations dans son secteur d’activité.» Ces deux innovations, l’Orthobox et une découpeuse d’aligneurs, ont déjà remporté un franc succès auprès des professionnels de santé lors d’une présentation officielle en novembre 2019.

Le docteur en orthodontie François Damay et Stéphane Watré, entrepreneur féru de nouvelles technologies, les deux cofondateurs d’Accante.

Objectif : le marché mondial

Brevetée il y a trois ans, l’Orthobox simplifie la pose des brackets des appareils dentaires. Un gain de temps et une pratique fluidifiée nécessaires dans l’orthodontie. «Grâce à cette technologie, on garde la colle à l’abri de la lumière. Ainsi, elle peut être posée sur les brackets à l’avance et l’orthodontiste peut les poser seul alors qu’actuellement, une assistante doit l’aider à cause de cette colle qui doit être mise au moment de la pose», décrit Stéphane Watré. Une innovation, modélisée et prototypée grâce à l’impression 3D, qui est en cours d’acquisition de la norme CE pour conquérir le marché européen et mondial. Le lancement est prévu pour le mois de septembre.
Dans la même lignée, un autre projet est déjà prototypé : la découpeuse d’aligneurs semi-automatique. Celle-ci permet aux professionnels de découper les nouvelles gouttières – transparentes et de ce fait invisibles – adoptées pour le redressement des dents au sein de nombreux cabinets d’orthodontie. «Les professionnels peuvent déjà fabriquer leurs propres gouttières dans leurs cabinets grâce à un flux de travail numérique (caméra intra-orale, logiciel de set-up, thermoformeuse). L’objectif est de permettre une production locale de ces gouttières grâce à notre découpeuse», confie Stéphane Watré. En cours de test, cette technologie devrait être sur le marché mondial courant 2021.
Pour l’heure, les objectifs sont tout autres durant cette crise sanitaire. Accante participe en effet à l’élan solidaire en imprimant des visières de protection en plastique pour le personnel médical de la région. Déjà 1 500 visières ont été imprimées. «Nous cherchons une solution pour aller encore plus vite dans leur fabrication, note Stéphane Watré. Nous pensons aussi à l’avenir et aux PME qui auraient besoin de ces protections pour redémarrer plus vite leur activité. Nous les vendrons deux fois moins cher que celles sur le marché, pour rentrer dans un mouvement solidaire.»