A Villers-au-Flos, la saga familiale Pouchain se poursuit

Créé en 1927, le fabricant de machines agricoles s’est imposé comme une référence des arracheuses d’endives, occupant aujourd’hui 80% du marché. Pour poursuivre sa croissance, il cherche aujourd’hui à recruter.

Il faut dix mois pour réaliser une arracheuse d’endives. © Aletheia Press/D. La Phung
Il faut dix mois pour réaliser une arracheuse d’endives. © Aletheia Press/D. La Phung

En 1927, un maréchal-ferrant du Pas-de-Calais a l’idée de fabriquer des remorques agricoles. Il vient sans le savoir de lancer la saga familiale Pouchain. Après cet aïeul, ce sera au tour de Marcel puis de Bernard Pouchain de faire prospérer l’entreprise. «La première arracheuse d’endives a été fabriquée en 1978, c’était une petite machine qui venait se mettre derrière un tracteur», explique Stéphane Raviart, directeur de la SARL Pouchain. Une évolution logique pour la structure installée à Villers-au-Flos, au cœur des Hauts-de-France, région qui fournit 95% de la production française d’endives. Il faudra attendre 1994 pour voir arriver la première arracheuse d’endives automotrice et 2019 pour la sortie d’un modèle complémentaire.

Qualité et services

«Nous avons eu des concurrents mais ils n’existent plus aujourd’hui. Pouchain représente plus de 80% du marché, qui reste un secteur de niche», souligne Stéphane Raviart. L’entreprise fabrique entre quatre et cinq machines par an. «En 2021 nous en avons fabriqué sept, cette année nous sommes plutôt sur trois», ajoute-t-il. Depuis trois ans, le cours de l’endive est en hausse, incitant les clients de l’entreprise, agriculteurs ou prestataires en travaux agricoles, à investir dans de nouvelles machines. A Villers-au-Flos on réalise des arracheuses pour les Hauts-de-France, la Normandie, la Bretagne, mais aussi l’Espagne, la Suisse ou la Belgique. «Nous en avons même envoyé une en Chine», sourit Stéphane Raviart. Dans un objectif de diversification, l’entreprise a lancé en 2009 une arracheuse de pommes de terre, un marché plus important mais aussi plus concurrentiel. «En moyenne nous réalisons deux machines de ce type par an», note le directeur.

L’entreprise Pouchain recrute. © Aletheia Press/D. La Phung

Si Pouchain regarde attentivement les évolutions technologiques qui touchent de plus en plus l’agriculture, les arracheuses se prêtent peu à l’ajout de nouveaux systèmes. Pour l’endive, même les technologies de pointe ne répondent pas assez précisément aux besoins des agriculteurs, la marge de manœuvre étant très réduite pour saisir les racines. «Nous avons en revanche des demandes pour l’intégration de systèmes de guidage. Beaucoup d’agriculteurs ont déjà cette option sur leurs différents tracteurs et souhaitent l’intégrer aussi à l’arracheuse d’endives», précise Stéphane Raviart. Une adaptabilité aux demandes qui a fait - avec la qualité des engins, du service et du SAV - la vraie valeur ajoutée de l’entreprise qui compte en moyenne 25 salariés.

Le recrutement, une priorité

Au fil du temps, l’atelier de l’entreprise s’est enrichi d’outils comme une table à découpe laser, une salle de peinture ou encore un centre d’usinage à commande numérique. Des machines qui permettent à Pouchain de bénéficier d’une chaîne globale de montage. «Nous recherchons des soudeurs et des monteurs, le recrutement est devenu une priorité. Nous sommes à cheval entre l’artisanat et l’industrie, c’est un peu particulier, nous avons besoin de gens polyvalents», souligne-t-il. La crise aéronautique qui a touché le secteur d’Albert a permis à l’entreprise de recruter deux personnes supplémentaires et Pouchain mise également sur l’apprentissage pour compléter ses effectifs. «C’est une formule intéressante, mais tout l’enjeu est de conserver ensuite ces compétences», conclut Stéphane Raviart.