A Tourcoing, des fonds européens financent l'insertion des jeunes

Mélyna, 20 ans, fait appel en juin au dispositif “Formation et mise à l’emploi” (“FME  Tourcoing”). Début septembre, la Tourquennoise, au chômage depuis un an, trouve un emploi de nettoyage dans le secteur du BTP. Un circuit court vers l’emploi… C’est le principe qui sous-tend l’accompagnement personnalisé des jeunes dans le cadre de “FME Tourcoing”, dispositif porté par l’Association de gestion des centres socio-culturels Belencontre et Phalempins (AGCSBP) à Tourcoing. Un “coaching” intensif qui consiste en rencontres régulières entre le jeune et le référent du dispositif. “On lui apprend à rédiger un CV, une lettre de motivation… On l’aide sur des problématiques telles que le logement. On lui propose ensuite des offres d’emploi recueillies auprès de nos partenaires ou des formations qualifiantes“, explique Sylvie Heunet, coordinatrice de FME Tourcoing. Le dispositif privilégie également “les contacts directs avec les chefs d’entreprise“. Parmi les employeurs partenaires, à l’AGCSBP on cite notamment Auchan-Roncq, la SNCF, Yves Rocher… Pour bénéficier des dispositifs, il faut appartenir à la tranche des 16-25 ans et résider à Tourcoing ou dans la Vallée de la Lys. FME Tourcoing et AVA (Accompagnement vers l’apprentissage), autre dispositif tourquennois mais exclusivement orienté vers l’apprentissage, ciblent les jeunes dits NEET, ainsi qu’on appelle les jeunes sans emploi et hors du système scolaire. Les deux dispositifs sont regroupés dans un nouvel espace situé rue de la Baille à Tourcoing, inauguré le 4 septembre dernier. Sur la cinquantaine de jeunes qui en ont bénéficié depuis mars, une douzaine ont pu être insérés sur le marché du travail. Mais les acteurs des deux dispositifs ont encore du pain sur la planche. Car un objectif leur est assigné :   accompagner 420 jeunes vers l’emploi, la formation ou l’apprentissage, les deux tiers au titre de FME Tourcoing en deux ans et le reste au titre de l’AVA en un an. Une “bonne nouvelle” dans une commune où le taux de chômage des jeunes − l’un des plus élevés de France − avoisine les 25%. Les deux dispositifs sont cofinancés à hauteur de 456 000 €  par l’Europe et l’Etat au titre de la “Garantie jeunesse” dans le cadre du programme européen IEJ (“Initiative pour l’emploi des jeunes”). Un programme doté de 6 milliards d’euros de financement et destiné aux Etats connaissant les plus forts taux de chômage des moins de 25 ans. Sur les 600 millions d’euros que l’Union européenne a versés à la France, l’enveloppe allouée à la seule région Nord-Pas-de-Calais, où le chômage des jeunes bat des records, atteint 110 millions d’euros, de loin la plus élevée. Le reste des 110 millions  (? pas clair) d’euros seront orientés vers d’autres structures de formation et d’accompagnement des jeunes pour la “mise en œuvre d’actions innovantes et de solutions de raccrochage des jeunes“, indique-t-on à la préfecture.