A Tel-Aviv, les supplications d'une mère d'otage franco-israélienne

"Je supplie le monde de me rendre mon bébé". La mère d'une otage franco-israélienne a exhorté mardi à la libération de sa fille, enlevée le 7 octobre en Israël par le Hamas palestinien, lors de...

Keren Shem est la mère de Mia, une Franco-Israélienne retenue en otage par le Hamas, à Tel Aviv le 17 octobre 2023 © GIL COHEN-MAGEN
Keren Shem est la mère de Mia, une Franco-Israélienne retenue en otage par le Hamas, à Tel Aviv le 17 octobre 2023 © GIL COHEN-MAGEN

"Je supplie le monde de me rendre mon bébé". La mère d'une otage franco-israélienne a exhorté mardi à la libération de sa fille, enlevée le 7 octobre en Israël par le Hamas palestinien, lors de son attaque ayant provoqué une guerre meurtrière.

Le mouvement au pouvoir dans la bande de Gaza a diffusé lundi soir une vidéo présentant la jeune femme dans "une mise en scène" qualifiée d'"odieuse" par le président français Emmanuel Macron.

"Je demande aux dirigeants du monde que ma fille nous soit rendue dans l'état où elle se trouve aujourd'hui ainsi que les autres otages", a déclaré avec émotion la maman de Mia, Keren Shem, lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv organisée à la suite de la première diffusion d'une preuve de vie par le Hamas depuis sa capture.

"Je supplie le monde de me rendre mon bébé", a-t-elle ajouté.

Ce samedi 7 octobre au matin, Mia Shem participait à la rave party dans le sud d'Israël près de Gaza, avec des amis dont un "très cher" ayant également disparu, lorsque l'attaque a débuté.

Selon les premiers éléments de l'enquête, Mia et ses amis ont essayé de s'enfuir aux premières roquettes tirées depuis Gaza, mais ils ont découvert que les pneus de leurs voitures avaient été crevés. 

Ils se sont dispersés et un témoin a vu Mia, blessée "à l'épaule ou à la jambe", explique dans un entretien à l'AFP la mère de l'étudiante, française par son père.

"Elle a envoyé un message à son ami à 07H17 'Ils nous tirent dessus, viens nous aider'", raconte Keren Shem.

Jusqu'à la diffusion de la vidéo, impossible à authentifier dans l'immédiat, "je ne savais pas si elle était vivante ou morte".

"On voit sur cette vidéo qu'elle a très peur, qu'elle est bouleversée, qu'elle dit ce qu'on lui dit de dire", commente sa mère, en serrant la photo de sa fille dans les mains.

Les images montrent Mia Shem d'abord couchée sur un matelas en train de recevoir des soins au bras. Une deuxième séance montre la jeune femme aux longs cheveux blonds et yeux bleus face à la caméra, s'exprimant en hébreu.

Je ne sais rien

"Elle a été opérée. Elle a l'air terrifiée. Elle dit ce qu'on lui dit de dire. Je suis très inquiète pour elle", dit sa mère. 

"Nous devons être optimistes, je pense qu'on s'occupe d'eux", ajoute-t-elle toutefois.

Keren Shem affirme qu'elle a découvert la vidéo "en même temps que le public" et qu'elle n'a pas été avertie par le gouvernement israélien.

"Ma fille est une guerrière, c'est une femme très forte et je savais tout ce temps qu'elle ne lâcherait rien", explique sa mère qui assure que sa fille doit surement "prendre soin des autres otages".

Les autorités israéliennes ont indiqué lundi que 199 otages avaient été enlevés. Le Hamas a de son côté affirmé qu'ils étaient "entre 200 et 250".

Le président Macron a dénoncé mardi "l'ignominie que représente la prise d'otage de personnes innocentes et leur mise en scène odieuse", après avoir vu la vidéo, d'après la présidence française.

"Il appelle à sa libération immédiate et sans conditions. La France est pleinement mobilisée et travaille avec ses partenaires pour libérer les otages français retenus par le Hamas", a dit cette source.

"Je suis fière que ma fille possède la nationalité française. La France a fait beaucoup pour la démocratie et les droits de l'Homme et ils vont continuer à le faire", espère Mme Shem.

"Cette attaque terroriste s'est produite en Israël. Demain, cela se produira en France et après-demain aux Etats-Unis. Nous avons affaire à un ennemi cruel", a insisté Mme Shem.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël depuis l'attaque du Hamas. La plupart sont des civils morts le jour de l'attaque, la plus meurtrière depuis la création de l'Etat d'Israël.

Les frappes de représailles israéliennes ont tué au moins 2.750 personnes à Gaza, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d'enfants, selon les autorités locales.

"J'ai très peur pour sa sécurité. Elle est aux mains de l'ennemi. Je ne sais pas si elle mange, si elle dort, s'ils lui...", s'interrompt Kerem Shem. 

"Je ne sais rien".

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