À Saint-Omer, La Fabrique pose ses valises

Du 15 au 17 mai derniers, La Fabrique 4.0 s'est posée sur la place du 8-Mai à Saint-Omer devant la gare. Objectifs : attirer les publics autour des métiers de l’industrie. Visite dans la boite à process, collée à La Station.

L’atelier de la Fabrique 4.0 a posé ses valises à Saint-Omer pour trois jours. © Aletheia press/M. Railane
L’atelier de la Fabrique 4.0 a posé ses valises à Saint-Omer pour trois jours. © Aletheia press/M. Railane

C’est une grosse boite mauve et bleu qui ressemble à un grand et long conteneur. Posée sur la place face à la gare de Saint-Omer, son entrée lui fait face. On monte un petit escalier avant de franchir la porte d’un atelier de production reconstitué. Bienvenue à La Fabrique 4.0 ! Une petite salle attenante montre une dizaine de personnes qui assistent à une présentation des métiers. «Ce sont des conseillers de Pôle Emploi qui viennent voir l’atelier et l’étendu des métiers qui sont reliés à l’industrie» explique un jeune guide qui assure les visites durant les trois jours où l’atelier demeure à Saint-Omer.

Une petite année, que l’équipe tourne dans la région avec ses machines, ses écrans et son imprimante 3D. «Fin février, on était à 12 500 personnes accueillies ; mais La Fabrique 4.0 ne tourne pas seule. Selon les territoires, on s’adapte. Le Conseil régional nous soutient au quotidien» explique Benoit Bartoux, chef de projet pour la Fabrique 4.0 au sein de l’UIMM. «Aujourd’hui à Saint-Omer, c’était l’occasion d’échanger avec les pouvoirs publics et les professionnels».

Un véritable atelier

Dans l’atelier miniature, on tourne autour d’une mini-ligne de production : «On a imaginé fabriquer une pièce qui sert à la tenue d’un portable et qui peut aussi en être son socle» explique le guide. «Un produit simple en métal. On va concevoir d’abord le prototype en se servant d’outils informatiques ou d’un scanner de pièce si l’on a déjà un modèle. On obtient ainsi la projection de l’hologramme de la pièce» ajoute t-il en montrant un caisson. «Une fois obtenu le plan, on passe à la production. Là, on explique les métiers de l’usinage, de la chaudronnerie, du soudage… On ne réalise pas cette étape ici».

C’est ensuite au tour du robot dont les bras articulés entrent en action : «On assemble la pièce, on la fait passer par une étape de mise en conformité. Puis elle passe au sertissage puis à la gravure pour indiquer une référence. Comme dans une chaîne de production classique. Enfin, on a l’emballage en carton» conclut le jeune homme. C’est un automate mobile doté d’un bras qui va chercher la pièce. Le tour est joué. Le Process est bouclé.

Demain, des départs à la retraite

L’adhésion des publics scolaires se construit sur une absence : «Les jeunes n’ont pas de mauvaise image de l’industrie, ils n’en ont pas. On leur montre comment ça se passe concrètement. Une anecdote : une jeune fille me dit qu’elle vient par curiosité, mais qu’elle veut aller dans le marketing. Mais il y a du marketing dans l’industrie. Compte 150 métiers...» explique Benoit Bartoux. Dans la filière, on recrute 45 000 personnes par an. Si les formations existent en nombre dans la région, la pyramide des âges montre une série importante de départs dans la prochaine décennie. Et l’annonce d’investissement massifs cette semaine à Dunkerque indique à toute la filière que le temps est compté.