Réseau Initiative Pays de Saint-Omer

À Saint-Omer, deux «Initiatives Remarquables» récompensées

Linda Kwasmiersvka, praticienne en médiation équine et Benjamin Mahieu, artisan d’art dans la fabrication de matelassures de selles d’équitation sur mesure, ont été labellisés «Initiative Remarquable». Portraits.

Linda Kwasmiersva, praticienne en médiation équine, et Benjamin Mahieu, artisan d’art dans la fabrication de matelassures de selles d’équitation sur mesure, ont été labellisés « Initiative Remarquable ». © Lolita Péron
Linda Kwasmiersva, praticienne en médiation équine, et Benjamin Mahieu, artisan d’art dans la fabrication de matelassures de selles d’équitation sur mesure, ont été labellisés « Initiative Remarquable ». © Lolita Péron

Deux professionnels du monde du cheval ont reçu le label «Initiative remarquable», le 10 juin à St-Omer. «Ce label est accordé aux entreprises qui se distinguent pour leur impact positif sur le territoire, l’environnement, la société et/ou leur caractère innovant», explique Stéphanie Bertrand, directrice du réseau Initiative Pays de Saint-Omer. Et il est vrai que Linda Kwasmiersvka a un impact social et sociétal positif sur le territoire.

Au beau milieu de la campagne, à Mentque-Norbécourt, elle propose depuis septembre 2021 des séances de médiation équine à visée thérapeutique et de bien-être. «Accompagnée de mes huit chevaux, je propose un accompagnement psychocorporel de toute personne, de l’enfant jusqu’à la personne âgée, porteuse ou pas d’un handicap», introduit la praticienne des «Crins de la résilience».

Une activité locale

Ses patients, qui ne sont pas cavaliers, lui sont envoyés de structures médico-sociales comme les maisons d’enfants, les centres pénitentiaires, les EHPAD, les ESAT, les missions locales ou encore les foyers de vie pour personnes porteuses de handicap… Une activité qu’elle est la seule à proposer dans le Pas-de-Calais. «Auparavant, les patients devaient se déplacer jusqu’à Lille. Linda favorise l’inclusion et améliore la santé, tout en proximité», insiste Stéphanie Bertrand.

La praticienne en médiation équine fait également attention à son impact environnemental. «Pour donner un exemple, pour les besoins en eau de mes chevaux, je récupère à plus de 80% l’eau de pluie, pour atteindre une quasi-autoconsommation», illustre l’entrepreneuse. Et pour l’alimentation de ses équidés, elle compte uniquement sur un approvisionnement en local, en sollicitant les agriculteurs du village voisin. «Le fumier aussi est retraité par des agriculteurs locaux», poursuit-elle.

Des selles sur mesure

Linda Kwasmiersvka n’est pas la seule à avoir reçu le label. Benjamin Mahieu, artisan d’art dans la fabrication de matelassures de selles d’équitation sur mesure, a également été récompensé. L’entrepreneur, qui a ouvert son atelier en 2019 à Saint-Martin-lès-Tatinghem, propose un produit centré sur le bien-être animal, dont il est l’un des seuls dépositaires. «Aujourd’hui, en France, les artisans selliers font du formidable demi-mesure, mais je suis le seul à faire du sur-mesure. Chaque selle que je produis est différente, car je m’adapte à la morphologie du dos de chaque cheval», détaille Benjamin Mahieu, qui confectionne 80% de ses selles à la main, avec des produits provenant uniquement de France, du fil en passant par la mousse et le cuir.

Côté environnement, Benjamin Mahieu aussi fait des efforts considérables. «Toutes mes chutes de cuir sont revalorisées en étant données pour des activités manuelles à des centres à destination de personnes porteuses de handicap ou à des centres aérés», détaille l’entrepreneur. Formé par l’un des meilleurs maîtres-selliers de l’Hexagone, Jean-Luc Parisot, qui équipait, entre autres, les écuyers du Cadre Noir de Saumur, Benjamin Mahieu souhaite aussi transmettre son savoir. «Il m’a tellement appris que je me rends régulièrement dans les écoles de la filière équine et les centres de formation, afin de sensibiliser les futurs professionnels de l’équitation aux enjeux d’une selle adaptée pour le bien-être du cheval».

Six mois de délai de fabrication

Le besoin de selles sur mesure se fait ressentir. L’homme reçoit régulièrement des propriétaires d’équidés jugés insellables ou ayant des dissymétries importantes et le carnet de commandes est bien rempli. «Je préviens toujours mes clients, qu’il y aura un délai de six mois entre la première rencontre et le produit final, tant le travail est là», explique le sellier, qui se réjouit de cette situation. L’entrepreneur n’a jamais fait de publicité, c’est le bouche à oreille et les professionnels comme les vétérinaires et les soignants équins qui parlent de lui. Comme quoi, une «initiative remarquable» est souvent remarquée…