À Neuville-sous-Montreuil, les projets innovants de rev3

«Le monde de demain s’invente-t-il à moins d’une heure des métropoles ?». C’est la question que posent les promoteurs de la rénovation de la Chartreuse de Neuville-sous-Montreuil et que déclinent les acteurs économiques des territoires au fil des actions qui s’y déroulent. Exemple avec la troisième révolution industrielle (Rev3) qui continue de traverser les territoires des Hauts-de-France.

Les porteurs de projets innovants labellisés REV3 à Neuville-sous-Montreuil. © Aletheia Press/MR
Les porteurs de projets innovants labellisés REV3 à Neuville-sous-Montreuil. © Aletheia Press/MR

Près de 60 personnes étaient présentes, le 17 novembre dernier, dans les murs de pierre de l’édifice religieux à réfléchir à propos des innovations qui portent un réel sens territorial : des chefs d’entreprise, des édiles, des techniciens venus présenter leurs projets. «Ils ont su innover en s’appuyant sur des ressources inattendues du territoire malgré des fragilités locales» vantent les promoteurs de ces initiatives. 

C’est le cas d’abord d’un projet européen nommé CIRCLE. Financé par des fonds Interreg VA et par cinq autres partenaires, le projet a pour but de développer «une chaussée drainante en béton coulé en place à la base de coproduits coquilliers, à faible impact environnemental et aux propriétés drainantes importantes» explique le directeur de cabinet du président de la Communauté d’agglomération des deux baies en montreuillois, Romain Roger.

Du local et du circulaire

«On a la ressource sur place, les coquilles qu’on récolte aux aubettes d’Etaples-sur-mer (10 tonnes par semaine possible), on les concasse à Wailly-Beaucamp et on les transforme chez Eqiom puis nous réalisons une piste cyclable sur le territoire de la Communauté. C’est du local à 100% et c’est du circulaire» explique le cadre. En juin dernier, la pose de la piste a été réalisée. En sus, un brevet est en cours de dépôt avec l’École Supérieure d’Ingénieurs des Travaux et de la Construction (ESITC) de Caen, partenaire universitaire du projet. De l’autre côté, les promoteurs espèrent développer une filière sur ce segment de marché.

L’éclairage comme problème ?

Toujours sur la Côte d’Opale, à Camiers, la collectivité fait face au problème énergétique de son éclairage. Yannick Verez, adjoint aux travaux, explique l’attitude de la ville : «On réfléchissait comme d’autres collectivités sur les pistes d’économie dans l’éclairage public qui est une compétence des communes». 45% de leur facture électrique vient de l’éclairage public. L’équipe de l’entreprise Citeos a planché sur une application qui régule les éclairages : «Il s’agit d’une application citoyenne "J’allume ma ville" qui permet aux citoyens des différents quartiers d’allumer l’éclairage sur les zones qu’ils utilisent. Le reste du temps, l’éclairage est fermé à partir de 21h plutôt que 23h» explique-t-on chez Citeos.

Le dispositif est simple : un automate est installé dans le quartier en question, connecté au réseau 4G. Un flash code est distribué à chaque riverain. L’automate centralise l’éclairage public et toutes les armoires électriques communiquent entre elles. Les équipements sont fabriqués à Toulouse et l’expérimentation a commencé dans 4 communes.