À Marquise, les travaux s’enchaînent chez Lenglet

Chez Lenglet, les chantiers se suivent, mais ne se ressemblent pas. L’entreprise spécialisée en chaudronnerie, en montage et en maintenance industrielle, livre en flux continu Arcelor. Le point avec son dirigeant, Philippe Duguay.

Lenglet est établi depuis 130 ans à Marquise. © Aletheia Press/M.Railane
Lenglet est établi depuis 130 ans à Marquise. © Aletheia Press/M.Railane

La SAS René Lenglet s’approche de son centenaire. La première société est née en 1930 par la première génération. Une seconde lui succède en 1959. Présidée aujourd’hui par la quatrième avec Stéphane Lenglet, l’entreprise est dirigée depuis 2022 par Philippe Duguay qui cumule un parcours de 27 années en son sein : «J’ai été préparateur, chargé d’affaires, directeur technique adjoint, puis directeur général l’an dernier» raconte le quinquagénaire.

Avant l’épidémie, la société affichait régulièrement autour de 6 millions d’euros de chiffre d’affaires. Pendant les restrictions sanitaires, sa rentabilité n’en a pas disparu pour autant. En effet, Lenglet a considérablement ralenti son activité sans perdre d’argent, ni créer de nouvelles dettes. «On ne stoppe pas une entreprise comme ça en quelques jours. Il a fallu finir de servir nos clients qui dépendaient de nous. On a mis du temps ensuite pour redémarrer. On a eu du mal sur certains approvisionnements puis sur les prix quand les matières ont été déstockées» explique le cadre.

Locomotive, wagon et tubulures...

Philippe Duguay, directeur général de Lenglet à Marquise. « Philippe Duguay, directeur général de Lenglet à Marquise » « Philippe Duguay, directeur général de Lenglet à Marquise. © Aletheia Press / M.Railane

Fin 2021, l’entreprise prend une nouvelle et conséquente commande chez Arcelor. Le sidérurgiste remplace une locomotive et deux wagons destinés à transporter sur 300 mètres du coke en fusion vers une fosse après une étape de refroidissement : «On a livré en mai une locomotive et un wagon. C’est un travail très ouvragé. Le coke ardent tombe dans les wagons qui les acheminent vers un tour de refroidissement où il prend une douche. Ensuite, des tiroirs le laissent tomber dans une fosse et le Coke est amené au haut-fourneau» explique le cadre. Un travail de 55 tonnes à nu. Et 115 tonnes équipés. Le chantier a rencontré quelques difficultés d’approvisionnement avec la guerre en Ukraine. Mais cela n’a pourtant ralenti ni le marché, ni l’activité de Lenglet.

Ce dernier va encore livrer ces 12 prochains mois une série de pièces gigantesques à Arcelor : tuyaux à très large diamètre, tubulure d’évacuation, pièces de raccordement… Dans les ateliers, plusieurs ouvriers très qualifiés s’affairent autour des pièces : «On découpe de diverses manières : ce peut-être au chalumeau, mais aussi avec une découpeuse au plasma. 30 personnes sont à l’atelier, 30 autres à l’extérieur et 10 personnes dans les bureaux» détaille Philippe Duguay. Trois alternants suivent la formation interne : «En bac pro et en BTS. Il faut du temps pour former dans notre métier. Notre pyramide des âges est haute, mais ça veut aussi dire qu’on capitalise énormément en savoir-faire» remarque-t-il encore. L’an prochain, il prendra de nouvelles responsabilités en acquérant l’entreprise Lenglet.