À Lumbres, le papier et le carton au cœur de l’entreprise Sical

À l’occasion de la semaine de l’industrie, Sical ouvre les portes de sa cartonnerie-papeterie.

Les bobines de papier passent par de nombreuses étapes pour devenir du papier en carton ondulé. © AletheiaPress/L.Saleur
Les bobines de papier passent par de nombreuses étapes pour devenir du papier en carton ondulé. © AletheiaPress/L.Saleur

Dans le cadre de la semaine de l’industrie, l’entreprise de cartonnerie-papeterie Sical a ouvert ses portes, le 25 et 26 novembre derniers, à Lumbres. L’occasion de revenir sur l’une des plus importantes cartonneries du Nord de la France. L’entreprise, qui réalise un chiffre d’affaires de 145 millions d’euros, compte 300 salariés. Elle collabore avec des grands groupes agroalimentaires et industriels (Coca-Cola, J.C.David, Aquafresh…). «On travaille sur du un format, un client. Pour ce qui est de la livraison, nos clients se trouvent dans un rayon moyen de 100 kilomètres», explique Bertrand Leveugle, directeur de Sical Lumbres.

60 000 tonnes de papier par an

L’usine, qui s’étend sur plus de 16 hectares, s’est diversifiée au cours des années : papier, carton et plastique. «Nous sommes une des rares usines en France à avoir ses trois activités sur le même site. C’est ce qui fait notre originalité», se réjouit Bertrand Leveugle.

Le process reste le même que dans les cartonneries-papeteries classiques. Avec un Leitmotiv : «rien ne se perd, tout se transforme». La cartonnerie-papeterie a mis le développement durable au centre de ses valeurs. «Notre papier est exclusivement fabriqué à base de fibres recyclées. Nous en produisons 60 000 tonnes par an», assure Bertrand Leveugle.

Les matières premières proviennent des cartonneries, du tri sélectif... Les habitants de la communauté des pays de Lumbres peuvent aussi déposer leurs déchets sur place, à l’entrée du site. Mais l’usine recycle également ses propres déchets qui sont transportés par les conduites aériennes du site. «Récemment, nous nous sommes mis à la récupération des encres à l’eau. Tous les excédents sont repris et ajustés pour créer des teintes supplémentaires», ajoute le directeur du site.

Bertrand Leveugle, directeur de Sical Lumbres. © AletheiaPress/L.Saleur

800 et 1000 m3 d’eau sont traités

Ces dernières années, l’entreprise a accéléré sa transition énergétique. En 2020, Sical a mis en service une nouvelle station d’épuration. «En général, tous les dix ans, on modifie notre station pour répondre à l’augmentation du volume de notre production. Aujourd’hui, elle est équivalente à celle d’une commune d’environ 60 000 habitants», détaille Bertrand Leveugle. Chaque jour, entre 800 et 1000 mètres cubes d’eau sont traités. Un investissement de 3 millions d’euros qui permet de purifier les eaux avant de les relâcher dans l’Aa.

L’entreprise souhaite poursuivre sur cette lancée et évoque plusieurs gros projets pour faire face à la crise de l’énergie et au réchauffement climatique. L’entreprise pourrait, notamment, récupérer et réutiliser le méthane produit dans le process grâce à sa station d’épuration. Sical envisage aussi d’utiliser moins d’eau et ainsi diminuer les factures de gaz, tout en conservant la même qualité sur les produits. La papeterie aimerait également récupérer la chaleur fatale générée par le projet K6 d’Eqiom. Toutes ses pistes sont à l’études «Nous avons aussi investi dans des plus petits projets comme des tables en acier et des éclairages LED pour réduire notre consommation d’énergie», conclut Bertrand Leveugle.

La pêche

C’est par le biais de la filière pêche, que le plastique a fait son arrivée dans l’usine, dans les années 70. «À l’époque, il y avait des problèmes sanitaires sur les caisses en bois que les pêcheurs utilisaient. L’emballage plastique est apparu comme une solution», renchérit Fréderic Dufour, directeur général de Sical. Le polystyrène, contrairement au carton, peut s’adapter à toute demande et prendre toutes les formes. Mais quand il faut l’expédier, l’entreprise fait face à un autre problème : les coûts des transports qui limite le rayon des livraisons. La principale destination est donc le port de Boulogne-sur-Mer qui utilise ces caisses pour la conservation de son poisson.