À Lens, la chaufferie biomasse produit de l’électricité et de la chaleur

Depuis 2013, Lens Biomasse Énergie, une filiale de Dalkia, exploite une chaufferie biomasse, rue d’Epernay à Lens. Celle-ci produit aussi bien de l’électricité que de la chaleur. Reportage.

La chaufferie biomasse a été mise en service en 2013. (© Dalkia)
La chaufferie biomasse a été mise en service en 2013. (© Dalkia)

Sa cheminée s’observe de loin. La chaufferie biomasse de 22 mégawatts, rue d’Epernay à Lens, ne mesure pas moins de 24 mètres de haut. «La première pierre a été posée en 2011, pour une mise en service en 2013», introduit Ludovic Guillotot, responsable des réseaux de chaleur Nord-Pas-de-Calais pour Dalkia. Au total, ce ne sont pas moins de 13 personnes qui font tourner l’installation, qui ne s’arrête que deux semaines dans l’année, pour de petites maintenances. «Nos équipes fonctionnent en 3/8. La chaufferie biomasse, qui est exploitée par la filiale Lens Biomasse Énergie pour le compte de Dalkia, produit de la chaleur et de l’électricité, 7j/7», détaille le responsable.

Produire de l’électricité et de la chaleur

L’installation est alimentée par des grumes et des plaquettes, broyées et envoyées dans le cœur de la chaufferie. (© Aletheia Press / L.Péron)

En effet, la particularité de cette chaufferie biomasse, c’est que seul du bois y entre, mais que deux énergies en sortent (chaleur et électricité). «Chaque année, ce sont 60 000 tonnes de bois qui entrent sur notre site. Nous faisons entrer des grumes (66%) et des plaquettes (33%), sourcés par Bois Énergie France, une autre filiale du groupe Dalkia», précise Ludovic Guillotot. Le bois provient d’un rayon de 150 kilomètres autour du site.

Une fois apporté sur place, le bois est broyé, pour être envoyé dans la chaufferie biomasse, en fonction des besoins. «La combustion du bois, va créer de la vapeur, qui va faire tourner une turbine, explique le responsable réseaux de chaleur Nord-Pas-de-Calais, au sein de groupe Dalkia. C’est ce moteur qui permet de produire l’électricité et le dégagement de chaleur qui est ensuite valorisé sur le réseau de chaleur de la ville de Lens via un échangeur pour alimenter les foyers et les bâtiments publics, en eau chaude et en chauffage.»

96% du réseau de chaleur de Lens, alimenté par la chaufferie

13 personnes se relaient sur site pour faire tourner l’installation. (© Aletheia Press / L.Péron)

L’année dernière, la chaufferie biomasse a produit 55 000 mégawatts/heure d’électricité et MWh thermiques valorisés sur le réseau de chaleur urbain. Si l’électricité est envoyée dans le réseau national, la vapeur, elle, est destinée au réseau de chaleur de la ville de Lens. «Plus de 60 % de ce qui est produit par la centrale est dédié au secteur de la santé et au logement», affirme Ludovic Guillotot. Grâce à l’installation, la ville de Lens possède un réseau de chaleur alimenté à 96% par des ENR. «Ce sont 8 500 tonnes de CO2 économisées depuis la mise en service», ajoute le responsable.

Depuis octobre 2022, l’installation va même plus loin, en alimentant indirectement la ville de Liévin. «Les réseaux de Lens et Liévin se sont interconnectés afin de pouvoir acheminer de l’énergie renouvelable vers le réseau de Liévin, précise Ludovic Guillotot, avant de compléter. C’est un avantage territorial indéniable puisque cela verdit le mix énergétique du réseau de Liévin tout en baissant son coût et en créant un exutoire complémentaire au Lens Biomasse Energie.» Ainsi, le réseau de chaleur de la ville de Liévin, qui est alimenté par du gaz, profite aussi d’ENR.