A L'Île-Saint-Denis, les habitants de la tour incendiée inquiets pour leur relogement
Près de deux semaines après l'incendie de leur tour qui a fait trois morts, des habitants de L'Île-Saint-Denis ont exprimé jeudi leur inquiétude face à des perspectives de relogement selon eux insuffisantes...
Près de deux semaines après l'incendie de leur tour qui a fait trois morts, des habitants de L'Île-Saint-Denis ont exprimé jeudi leur inquiétude face à des perspectives de relogement selon eux insuffisantes, à l'issue d'une rencontre avec leur bailleur.
Il y a "beaucoup d'angoisse, beaucoup de stress par rapport à notre avenir. Beaucoup de peur de retourner dans les logements (...) malgré le traumatisme qu'on a", a déclaré à la presse Cynthia Mateta, professeur des écoles de 26 ans qui logeait au 2e étage de l'immeuble, après cette réunion avec Seine-Saint-Denis habitat.
"On a l'impression de ne pas être entendus (...) qu'ils souhaitent se débarrasser de nous, régler le problème et passer à autre chose", a-t-elle ajouté, sur fond d'éclats de voix et de colère parmi la quarantaine de locataires présents.
De son côté, Seine-Saint-Denis habitat a estimé dans un communiqué jeudi soir avoir pu "répondre à toutes les questions qui ont été posées" lors de cet échange et "voulu rassurer les locataires sur les conditions de réintégration des logements situés entre le RDC et le 7ème étage", citant notamment les vérifications de conformité des installations électriques et de gaz.
Une rencontre est prévue la semaine prochaine, a précisé le bailleur.
D'après Marie Huiban, représentante de l'association Droit au logement (DAL), "l'ensemble des habitants entre le 8e et le 12e étage seraient relogés selon les demandes" mais "le bailleur refuse toujours d'envisager des relogements pour l'ensemble des habitants comme demande le collectif".
Le 19 août, un incendie à l'origine inconnue s'est déclaré en matinée au 9e étage de cette tour qui en compte 12.
Trois personnes sont décédées: une femme née en 1976 et son fils né en 2009, ainsi qu'une jeune femme née en 1997 qui aurait chuté en essayant de rejoindre un balcon inférieur.
Depuis, les logements n'ont pu être réoccupés et les habitants sont logés temporairement à l'hôtel ou chez des proches.
A quelques jours de la rentrée, l'inquiétude grandit.
"On risque que les enfants ne travaillent pas bien, ils commencent mal l'année", s'emporte Annie Watubela, aide-soignante. Cette locataire d'un 5 pièces avec ses trois enfants et son petit-fils, consciente de la difficulté de trouver un logement équivalent, dit n'avoir toujours reçu aucune proposition.
D'après Seine-Saint-Denis habitat, "20 familles nécessitent un relogement" et trois d'entre elles "pourront intégrer leur nouveau logement d'ici la fin de semaine".
L'hébergement provisoire à l'hôtel est maintenu jusqu'au 8 septembre, précise le bailleur. A cette date, le lancement de la Coupe du monde de rugby cause une saturation hôtelière.
"Pourquoi il n'y a pas de mesures exceptionnelles prises pour les habitants de l'immeuble ?", s'interroge Marie Huiban.
Vendredi, le collectif sera reçu par la sous-préfecture de Saint-Denis.
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