À Fruges, le plus grand parc éolien de France va s’étendre

Le parc éolien de Fruges comptera bientôt 17 éoliennes supplémentaires. Aujourd’hui constitué de 76 éoliennes produisant 140 mégawatts (MW), le parc a la puissance électrique nécessaire pour alimenter la population des villes de Roubaix et Tourcoing réunies.

17 éoliennes seront bâties au lieu des 27 machines initialement prévues. ©Parc éolien Fruges.
17 éoliennes seront bâties au lieu des 27 machines initialement prévues. ©Parc éolien Fruges.

17 éoliennes supplémentaires seront donc installées autour de Fruges dans les prochaines années. Sept d’entre elles auront une puissance de 3 MW, pour 2,3 MW par éolienne actuellement. Au total, ce sont 44 MW supplémentaires qui viendront renforcer la production d’électricité du parc, soit une production de 184 MW au total.

L’électricité aujourd’hui produite par ces éoliennes est vendue par Ostwind, ce qui a quadruplé le budget de la Communauté de communes ces dernières années par le jeu des impôts et des taxes. «La zone d’activités de la Petite-Dimerie a été développée en même temps que le projet éolien,rappelle Sylvain Verriele, chef de projet chez Ostwind. Ce parc est un véritable booster d’activité pour l’économie locale.» En plus de la zone d’activités, Ostwind fait appel à l’entreprise voisine Enercon, qui a construit les machines, pour l’entretien de ces dernières. L’entreprise a aussi recours aux entreprises de travaux publics du secteur afin d’aménager les chemins qui traversent les vallons frugeois et mènent aux éoliennes.

L’accord pour construire ces 17 nouvelles éoliennes a été un véritable parcours du combattant : «Il y a eu six enquêtes publiques. Une quarantaine de personnes se sont manifestées en un mois, dans trente permanences. Pour ces six enquêtes publiques, six avis favorables ont été donnés.» Mais sur les 27 machines du projet initial, seules 17 vont être bâties, sur décision préfectorale.

«Ce parc est un véritable booster d’activité pour l’économie locale»

Les raisons du refus

Elles sont au nombre de cinq. Les trois premières concernent l’environnement, aussi surprenant que cela puisse paraître. En effet, certaines des éoliennes refusées auraient mis en danger des chauves-souris, dont certaines espèces locales sont déjà menacées. D’autre part, parmi les dix éoliennes de la discorde, trois étaient situées sur un «corridor biologique d’intérêt régional», autrement dit un couloir de migration. Par ailleurs, une de ces trois éoliennes aurait été située à «moins de 200 mètres d’un espace boisé», indique la préfecture, ce qui «implique […] la présence d’avifaune [d’oiseaux, ndlr]».

Autre raison invoquée par la préfecture, la «covisibilité avec le clocher tors de l’église de Verchin», classée Monument historique. Quatre éoliennes sont concernées par le refus. Dernier argument : la sécurité. Plusieurs machines étaient situées à moins de 200 mètres d’une ligne à très haute tension. Dans l’étude de dangers – réalisée par un cabinet indépendant –, il est indiqué qu’un des risques de l’implantation d’éoliennes est la chute de pales qui pourrait être dangereuse dans un rayon de 500 mètres environ.

Sylvain Veriele, chef de projet chez Ostwind, est formel : «Ce parc est un véritable booster d’activité pour l’économie locale.»

Une anticipation difficile

«La préfecture refuse régulièrement pour ce genre de raisons, ce n’est pas un fait exceptionnel», détaille Matthieu Escaré, responsable du développement chez Ostwind. Pour le cadre, il est «compliqué d’anticiper ces refus. On ne peut pas préjuger de l’appréciation ou de la sensibilité des différentes préfectures avec lesquelles on travaille. Les règles d’éloignement, par exemple, sont assez variables selon les territoires».

Toujours est-il que le projet viendra à son terme après 2020 – la date peut varier selon les raccordements électriques et les différentes étapes à franchir par la suite. Voilà qui ressemble tout de même beaucoup à une bonne nouvelle pour Ostwind et la communauté de communes du canton de Fruges.